Tractations n Le nouvel exécutif, qui comprend une femme et un chrétien, subit ses premières pressions. «J'ai rencontré le frère Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et je lui ai remis officiellement la liste du gouvernement» qui compte «14 ministres de Cisjordanie et 10 de la bande de Gaza», dont une femme et un chrétien, a affirmé Ismaïl Haniyeh, le premier ministre désigné issu du Hamas. «Le président va étudier la composition du gouvernement et son programme», a ajouté M. Haniyeh, après son entrevue avec M. Abbas à Gaza, assurant que la rencontre s'était déroulée dans une ambiance «amicale» et «positive». M. Haniyeh n'a pas dévoilé la composition du cabinet, se bornant à affirmer que deux des principaux chefs du Hamas, Mahmoud Zahar et Saïd Siam, en feraient partie. Il a laissé entendre que le premier serait ministre des Affaires étrangères et le second ministre de l'Intérieur. «C'est un cabinet de professionnels, d'experts et de technocrates aux côtés de quelques figures politiques», a souligné M. Haniyeh. M. Abbas a indiqué qu'il convoquerait «dans 24 à 48 heures» le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui chapeaute les principaux mouvements nationalistes palestiniens, pour lui «soumettre» ce gouvernement. Aucun groupe palestinien n'a accepté de participer au cabinet du Hamas. Le Fatah notamment réclamait que le mouvement reconnaisse les accords signés avec Israël et le principe d'un règlement négocié du conflit avec l'Etat hébreu. Sans partenaires jugés crédibles par les pays occidentaux, comme le Fatah, le gouvernement Hamas risque d'être isolé politiquement, financièrement et soumis à d'intenses pressions internationales. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a écarté tout contact avec un cabinet Hamas. «Israël veut la création d'un Etat palestinien, mais n'acceptera pas qu'il s'agisse d'un Etat terroriste le menaçant», a-t-elle affirmé à la radio. Un responsable de la présidence du Conseil israélien a confirmé, hier soir, que l'Etat hébreu «continuerait à geler les transferts de fonds destinés à une Autorité palestinienne contrôlée par le Hamas». Par ailleurs, les Nations unies ont mis en garde contre une «crise humanitaire» dans la bande de Gaza en raison de l'épuisement des produits de première nécessité à la suite du bouclage du territoire par Israël.