Refus n Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé ce mercredi Ehud Olmert à renoncer à son plan de séparation unilatérale d'avec les Palestiniens, au lendemain de la victoire aux législatives israéliennes de son parti Kadima. «Les résultats des élections israéliennes ne changeront rien si Olmert ne renonce pas à son plan de tracer la frontière israélienne d'une manière unilatérale», a dit M. Abbas à partir de Khartoum. Ce n?est pas l?avis du leader du parti Kadima, Ehud Olmert qui, dans son discours de victoire devant ses partisans à Jérusalem, est revenu sur le thème central de sa campagne : la séparation d'avec les Palestiniens. Il a souligné que faute de partenaire pour des négociations, il s'emploierait à fixer unilatéralement les frontières orientales d'Israël en procédant à un démantèlement de colonies en Cisjordanie et à une annexion de grands blocs d'implantation. Cependant, Olmert s?est dit prêt à des concessions territoriales et des négociations pour permettre la création d?un État palestinien. «Je suis prêt à renoncer au rêve d'un Grand Israël. Nous sommes prêts à évacuer des juifs qui vivent dans des implantations pour vous permettre de réaliser votre rêve d'avoir un Etat», a dit M. Olmert. «Mais vous devez renoncer à votre rêve de destruction», a-t-il ajouté dans un appel direct au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. «Si les Palestiniens acceptent d'agir en ce sens, nous nous assoirons avec eux à la table des négociations afin de créer une nouvelle réalité dans la région. S'ils ne le font pas, nous prendrons notre destin en main et, dans ce cas-là, nous agirons sans l'accord des Palestiniens. Le temps est venu d'agir», a-t-il dit. Le parti centriste Kadima a remporté, mardi, une courte victoire aux élections législatives israéliennes. Selon des résultats quasi définitifs annoncés ce mercredi par la commission électorale centrale après dépouillement de 99% des bulletins, Kadima remporte 28 sièges sur 120, les travaillistes 20, le parti orthodoxe sépharade Shass 13, le Likoud (droite) 11 et le parti russophone d'extrême droite Israël Beiteinou 12. Le parti Kadima aura du mal à former le prochain gouvernement en dépit de cette victoire. M. Olmert a d'ores et déjà mis en place des équipes pour entamer des consultations en ce sens, selon ses proches. Les retraités ont créé la surprise en obtenant 7 mandats, alors que les trois listes arabes ont remporté 10 sièges. Ce scrutin, marqué par un taux de participation de 63,2%, le plus bas de l'histoire d'Israël, signe l'effondrement de la droite nationaliste opposée à toute concession territoriale. Le Likoud et le PNR ne recueillent ensemble qu'une vingtaine de sièges, ce qui les empêche de constituer une coalition susceptible de faire barrage aux retraits unilatéraux de Cisjordanie. La campagne à tonalité sociale du travailliste Amir Peretz a porté ses fruits, sa formation devenant un partenaire incontournable pour une future coalition dirigée par M. Olmert. «Nous allons constituer une société nouvelle et le parti travailliste sera l'axe central du prochain gouvernement», a dit M. Peretz devant des militants.