Impasse n Le nouvel homme fort de l?Etat hébreu, Ehud Olmert, campe toujours sur ses positions : le plan de séparation unilatéral. Le Hamas, au pouvoir, n?est pas prêt, pour sa part, à reconnaître l?existence d?un Etat israélien et refuse de renoncer à la résistance armée. Ces nouvelles données compliquent davantage les chances d?une proche solution, déjà minimes, dans cette région. C?est surtout la feuille de route (un plan de paix international qui prévoit la création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza), restée lettre morte depuis son lancement à l'été 2003, qui ne sera pas «réanimée», faute de partenaire de paix, car Hamas, qui a formé son cabinet mardi et prêté serment devant le président de l?Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est considéré comme «terroriste» par Israël. Les autorités israéliennes interdisent aux ministres du Hamas de se déplacer entre la bande de Gaza et la Cisjordanie. En outre, le mouvement Hamas est isolé par une grande partie de la communauté internationale. L'Occident menace déjà de boycotter son nouveau gouvernement et de couper les aides à l'Autorité palestinienne si le mouvement ne reconnaît pas Israël. Côté israélien M. Olmert, partisan d'une séparation avec les Palestiniens, a, d'ores et déjà, mis en place des équipes pour commencer les consultations en vue d'une coalition qui s'emploierait à fixer les frontières orientales de l'Etat juif. La présidence de l'Etat d'Israël a indiqué que Moshé Katsav entamerait, dès dimanche, ses consultations avec les chefs des partis représentés à la nouvelle Chambre pour désigner, conformément à ses prérogatives, le candidat le plus apte à former le prochain cabinet. M. Olmert devrait être chargé de le former, son parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges à la Knesset. De son côté, Mahmoud Abbas, qui semble vouloir se démarquer des positions du Hamas, a appelé le prochain gouvernement israélien à une «paix négociée», rejetant toute mesure unilatérale que pourrait prendre Israël en procédant à une annexion de grands blocs d'implantations en Cisjordanie occupée. Le leader palestinien s'est dit hier prêt à négocier avec le prochain gouvernement israélien «sur la base de la légitimité internationale», a déclaré M. Abbas à la presse à Gaza. Il a émis l'espoir que le gouvernement, issu des élections législatives de mardi en Israël, «croira aux négociations et à la Feuille de route et non pas aux solutions unilatérales car nous les rejetons catégoriquement». Les Etats-Unis, l?allié «inconditionnel» de l?Etat d?Israël, ont déjà annoncé la couleur, ils soutiennent la démarche d?Ehud Olmert. Le président américain George W. Bush a félicité le nouvel homme fort israélien pour la victoire de son parti tout en l?invitant à venir à Washington «à sa convenance», dans un entretien téléphonique.