Le nouveau gouvernement israélien, mené par Ehud olmert, chef du parti centriste Kadima, a été investi, jeudi, à la knesset (Parlement). Le gouvernement de coalition, composé de 25 ministres, a reçu l'aval de 65 députés contre 49 sur ceux présents. La knesset compte 120 sièges. Cette coalition regroupe, outre le parti Kadima (29 sièges), le parti travailliste (19 sièges) le mouvement orthodoxe sepharade Shas (12 sièges) et le parti des retraités (7 sièges). Le nouveau gouvernement élu sur la base d'un programme politique comptant établir de façon unilatérale les frontières définitives de l'Etat hébreu, d'ici l'an 2010, semble décidé à appliquer ses plans. Dans son discours devant les nouveaux députés, Ehud Olmert a déclaré que, faute de partenaire palestinien valable, il comptait imposer de façon unilatérale la vision de Kadima du règlement de ce vieux conflit. Cette vision repose essentiellement sur le maintien aux mains d'Israël des gros blocs de colonies juives de Cisjordanie occupée et l'abandon de celles isolées. Le maintien de la vieille ville d'El Qods et la vallée du jourdain, occupée en 1967, sous la souveraineté israélienne et de considérer le mur de raciste, long de près de 750 km, qui annexe de facto près de la moitié de ce territoire palestinien à l'Etat hébreu en découpant le reste en bantoustans isolés afin d'empêcher la création d'un Etat palestinien viable comme nouvelle ligne de frontière. « Un gouvernement palestinien dirigé par un mouvement terroriste ne sera jamais un partenaire pour des négociations de paix », a déclaré Ehud Olmert dans le même discours. « Lorsque nous serons parvenus à la conclusion que l'Autorité palestinienne traîne les pieds et se dérobe à des négociations sérieuses, nous agirons d'une autre façon », a-t-il averti. « Si l'Autorité palestinienne ne coopère pas, nous agirons par nous-mêmes pour fixer des frontières qui nous permettront d'être en mesure de nous défendre ». Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont le mouvement Fatah a perdu les législatives de janvier face au Hamas, a rapidement réagi, se disant prêt à des « négociations immédiates » avec le nouveau gouvernement Olmert. Cette évocation de possible négociation est en vérité destinée aux Etats-Unis, le principal allié d'Israël ainsi qu'au reste de la communauté internationale, dont le seul but est de masquer la décision déjà prise du gouvernement israélien d'imposer aux Palestiniens son règlement du conflit. Cela n'a pas empêché le président palestinien, Mahmoud Abbas, de dire qu'il était prêt à entamer des négociations de paix immédiates avec le nouveau gouvernement israélien. « Le président Abbas a fait savoir que l'Autorité palestinienne et l'OLP étaient prêtes à entamer des négociations immédiates avec le nouveau gouvernement d'Ehud Olmert pour appliquer la Feuille de route et établir un Etat palestinien », a déclaré le porte-parole de l'Autorité palestinienne Nabil Abou Roudeina. « Nous appelons M. Olmert à s'abstenir de toute action unilatérale, car de telles mesures alimentent la violence et l'anarchie », a déclaré de son côté le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat. Sur le terrain, Israël poursuit sa politique répressive contre le peuple palestinien, en proie à une grave crise économico-financière due à un embargo international imposé au gouvernement palestinien issu du Hamas qui n'est toujours pas parvenu à verser leurs dus aux salariés de l'Autorité palestinienne. Ces dus représentent les salaires des mois de mars et d'avril. Dans le cadre de ces pressions sur le mouvement Hamas, le président américain, George W. Bush, a déclaré, lors du diner annuel de l'American Jewish Committee, auquel était également invitée la chancelière allemande Angela Merkel, que « le Hamas a clairement fait savoir qu'il ne reconnaissait pas à Israël le droit d'exister et j'ai clairement fait savoir que, tant qu'il gardera cette ligne, nous n'aurons aucun contact avec les dirigeants du Hamas. Des dirigeants démocratiquement élus ne peuvent pas avoir un pied dans le camp de la démocratie et un autre dans le camp de la terreur », a ajouté George W. Bush, réaffirmant la ligne adoptée par Washington depuis la victoire du Hamas aux élections palestiniennes en janvier. « Le Hamas doit accepter les exigences de la communauté internationale, reconnaître Israël, désarmer, rejeter le terrorisme et ne plus bloquer le chemin de la paix », a-t-il souligné, ce qui laisse entendre que la crise financière palestinienne risque de durer longtemps encore et que la famine est aux portes.