Résumé de la 49e partie n Mais qui est donc Nôzhatou ? C?est l?omniscience personnifiée. Ebahi, charmé, conquis, le marchand qui l?a achetée va de découverte en découverte. Schahrazade dit : Il m'est parvenu, ô roi fortuné, que le marchand s'écria : «Gloire à Celui qui t'a modelée, ô merveilleuse créature !» Et il ne sut comment faire pour rendre les honneurs dus à son hôtesse ; et il lui prodigua toutes les marques du respect et de l'admiration ; et il pensa que probablement il fallait commencer par lui proposer un bain, dont elle devait avoir bien besoin. Et, en effet, la jeune fille y consentit avec empressement ; et il l'accompagna jusqu'au hammam, en marchant devant elle et en lui portant, dans une étoffe de velours, les effets propres dont elle devait s'habiller après le bain. Et il fit venir la meilleure masseuse du hammam et lui recommanda beaucoup la jeune fille et lui dit : «Une fois que le bain sera fini, tu viendras m'appeler.» Et pendant que Nôzhatou, aidée par la masseuse, prenait son bain, le vieux marchand alla au souk acheter toutes sortes de fruits et de sorbets et vint les déposer sur l'estrade où Nôzhatou devait venir s'habiller. Alors la masseuse, une fois le bain terminé, accompagna Nôzhatou, en la soutenant, jusqu'à l'estrade et l'enveloppa de linges et de serviettes parfumées ; et elles se mirent toutes deux à manger les fruits et à boire les sorbets ; et, quand elles eurent fini, elles donnèrent le reste à la gardienne du hammam. Et à ce moment, arriva le bon marchand, et il portait un coffre en bois de santal. Il déposa le coffre sur l'estrade et l'ouvrit en invoquant le nom d'Allah, et commença, aidé par la masseuse, à procéder à l'habillement de Nôzhatou pour la conduire ensuite chez le prince Scharkân. Et la toilette commença. Le marchand donna d'abord à Nôzhatou une chemise fine en soie blanche et, pour la mettre sur ses cheveux, une écharpe tissée d'or qui coûtait à elle seule mille dinars. Il lui mit ensuite une robe taillée à la mode turque, toute brodée de fils d'or, et, aux pieds, des bottines en cuir rouge parfumé au musc ; et ces bottines étaient recouvertes de paillettes d'or et ornées de fleurs incrustées de perles et de pierreries. Il lui passa ensuite aux oreilles des pendeloques en perles fines qui coûtaient chacune mille dinars d'or ; et il lui passa au cou un collier d'or filigrané et lui cercla les seins de réseaux de pierreries, puis, au-dessus du nombril, il lui entoura la taille d'une ceinture de dix rangs de boules d'ambre et de croissants d'or ; et dans chaque boule d'ambre était incrustée une pierre de rubis et dans chaque croissant il y avait neuf perles et dix diamants. Et c'est ainsi que fut habillée la jeune Nôzhatou ; et elle portait sur elle, de la sorte, pour plus de cent mille dinars de bijoux et de joyaux. Alors le marchand la pria de le suivre et il sortit avec elle du hammam et marcha devant elle, d'un air grave et respectueux, en écartant les passants sur sa route. Et tous les passants étaient ébahis de sa beauté et émerveillés de sa vue et ils s'écriaient : «Ya Allah ! Maschallah ! Gloire à Lui dans Ses créatures ! O bienheureux l'homme dont elle est la propriété !» Et le marchand continua à marcher, et elle derrière lui, jusqu'à ce qu'il fût arrivé au palais du prince Scharkân, gouverneur de Damas. Et lorsqu'il fut entré chez le prince Scharkân, il baisa la terre entre ses mains et dit : «Voici que je t'apporte un présent incomparable, la plus belle et la plus merveilleuse chose de ce temps, un objet qui réunit en lui tous les charmes et tous les dons, toutes les qualités et toutes les délices !» (à suivre...)