"Coups et blessures" Cette agression à l?arme blanche, de surcroît contre une femme, paraît bizarre, puisque le suspect n?a pas d?antécédents similaires. En Algérie, la mixité n?est pas de mise, surtout parmi les jeunes qui n?ont pas étudié. Les jeunes hommes se croyant plus forts, se font un plaisir de se réunir entre eux pour parler évidemment des femmes qu?ils qualifient de tous les noms. Les chômeurs, qui n?ont rien, ni à offrir ni à promettre aux jeunes filles qui pensent (et elles ont le droit), à leur avenir. Quant aux femmes plus âgées, les jeunes chômeurs les respectent? Ce n?est pourtant pas le cas, dans cette affaire? Au début du mois de décembre dernier, Houria, une jeune fille de 37 ans, se présente au commissariat de police d?Alger pour déposer plainte, pour coups et blessures volontaires à l?arme blanche, contre Boualem, un jeune homme qu?elle connaît. Selon ses déclarations, l?agresseur s?est acharné sur elle, car elle refusait de lui donner la somme de 300 millions qu?il ne cessait de lui réclamer pour la laisser en paix. Evidemment, elle insiste sur le fait qu?elle n?a aucune relation avec lui. «Je le connais, car il fréquentait le quartier où je vends de l?or, avec d?autres femmes à la rue Mogador», dit-elle. Elle insiste sur le fait que ce jour-là elle marchait, lorsque, Boualem s?est jeté sur elle pour lui taillader le visage. Les policiers se mettent alors à la recherche de Boualem qui demeure introuvable une bonne partie de la journée. Des policiers en civil, se mettent en faction devant son domicile, pour le cueillir dès son apparition. Boualem n?est pas inconnu des services car il a déjà été impliqué dans de petites affaires. Justement cette agression à l?arme blanche et contre une femme, paraît bizarre, puisque le suspect n? a pas d?antécédents similaires. C?est vers 15 h qu?il est arrêté alors qu?il s?apprête à rentrer chez lui. Boualem reconnaît les faits de prime abord. Présenté devant le procureur de la République, il est inculpé pour coups et blessures volontaires à l?arme blanche. Eu égard à la gravité des faits il est évidemment écroué. Quelques jours plus tard, il comparaît devant le tribunal correctionnel d?Alger. Cette fois, aussi, il ne nie pas les faits. Il estime avoir été provoqué et ce, depuis des années. «Je ne lui ai jamais manqué de respect», dit-il. Il rappellera aussi que lors d?un précédent procès, c?était lui la partie civile : «Elle ne cesse de me chercher des noises. Car elle pense que je suis derrière la fuite de son ex-fiancé», ajoute-t-il. Il insiste sur une affaire qu?il a voulu contractée en faveur de la plaignante. «Elle a voulu vendre son appartement, et je me suis mis à la recherche d?un vendeur pour me faire un peu d?argent», explique-t-il. Il estime avoir frappé la victime avec le tesson d?une bouteille qui traînait par terre. «En la croisant, et avec la haine accumulée contre elle, je ne sais pas comment j?ai frappé», dit-il encore. Houria rappelle que le prévenu s?est toujours mal comporté avec elle et qu?il n?a jamais cessé de salir son honneur, ce qui a poussé son fiancé à partir. «Il m?a tailladé le visage. Il a foutu ma vie en l?air car j?ai refusé de payer les 300 millions de centimes qu?il ne cesse de me réclamer», déclare-t-elle. L?avocat de la partie civile réclame la requalification des faits en tentative de meurtre, pour lui, le prévenu a prémédité son coup et a tendu un véritable guet-apens à la victime. Il demande, enfin la désignation d?un expert. Le procureur de la République requiert 2 ans de prison ferme et 500 DA d?amende. L?avocat de la défense insiste en premier sur l?autre procès où son client était plaignant. Il met en relief l?honnêteté de son client qui a reconnu, alors qu?il n y avait aucun témoin, les faits. «Mon client a 27 ans, alors qu?elle en a 37, c?est elle qui le provoque», plaide-t-il avant de réclamer des circonstances atténuantes. Au terme du procès, reconnu coupable Boualem est condamné à un an de prison ferme.