Résumé de la 6e partie n Ba Messaoud, grâce à l?aide de Sidi Brahim, parvient à rejoindre le M?zab? Il a rabattu sur son visage le capuchon de son burnous et il est entré dans la ville. Personne ne l?a reconnu et il peut, sans problème, circuler parmi les gens. Il se rend au souk où c?est un jour de vente aux enchères. Il voit les chalands se presser autour des étals où des vendeurs crient les prix proposés, incitant les enchérisseurs à proposer plus. «On a donné tant, proposez plus !» Tous ces bruits, tous ces cris, toutes ces odeurs, oubliés depuis vingt ans et qui l?assaillent de tous les côtés ! L?endroit le plus calme est assurément la mosquée, et c?est justement l?heure de la prière. Il s?y rend donc, toujours le capuchon rabattu sur le visage pour qu?on ne le reconnaisse pas. L?imam est celui qui officiait quand il est parti, il y a vingt ans. Il a vieilli, mais c?est toujours le même homme, la même voix, la même façon d?admonester les gens et de les pousser à faire le bien. Ba Messaoud est ému. Et voila que le cheikh, se mettant à pâlir, pousse un cri : «Je sens l?odeur de Ba Messaoud ! Ba Messaoud est revenu parmi nous.» Les gens de l?assistance, ceux qui ont connu Ba Messaoud, haussent les épaules. «Ba Messaoud, mais voilà qu?il est parti, celui-là ! Il est certainement mort ! ? Et moi je vous dis que Ba Messaoud est revenu !» Il passe parmi les gens présents, les dévisageant l?un après l?autre et, arrivé à Ba Messaoud, il s?écrie : «Toi, lève ton capuchon que je te regarde !» Ba Messaoud lève son capuchon et l?imam le reconnaît. «C?est lui, qu?est-ce que je vous disais !» Les deux hommes tombent dans les bras l?un de l?autre. Puis c?est aux autres de venir congratuler l?enfant du pays, parti il y a si longtemps et que l?on croyait perdu à jamais ! On lui apporte à manger, on bavarde avec lui et Ba Messaoud raconte son histoire. «C?est Sidi Brahim, le saint oublié qui m?a tiré d?affaire ! Maintenant, je dois tenir la promesse que je lui ai faite.» «Toute la ville, lui dit-on, se mettra à la tâche pour construire une mosquée à Sidi Brahim ! Il le mérite bien ! Aujourd?hui même, on va déterminer le lieu où s?élèvera la mosquée et demain on commencera les travaux !» On sort de la ville pour chercher un emplacement pour la nouvelle mosquée. Chacun va de son avis et on commence à se disputer quand Ba Messaoud, prenant la canne du saint, la jette en l?air. Elle atterrit sur une dune de sable. Ce n?est pas un lieu idéal pour une construction, mais le sort en a décidé ainsi. Chacun rentre chez soi, mais, le lendemain, en rentrant, on trouve la dune de sable déplacée et le terrain déblayé, avec les fondations creusées. On salue le miracle et chacun s?attelle à sa tâche. Quelques jours à peine vont suffire pour que la mosquée de Sidi Brahim sorte du néant? Le saint oublié a sa mosquée, son nom est désormais quotidiennement cité par les gens de la ville où il habitait autrefois?