Résumé de la 3e partie n Ba Messaoud, retenu depuis vingt ans prisonnier, voit, en rêve, la visite de Sidi Brahim qui lui promet la délivrance? Ba Messaoud ne tient plus en place, excité par l?idée qu?il puisse enfin quitter cette maudite prison. ? Voilà, explique Sidi Brahim, je suis désolé qu?on m?ait oublié, que les gens n?honorent plus ma mémoire? Alors je te demande, une fois sorti d?ici et retourné au M?zab, de rappeler mon souvenir à tes concitoyens ! ? C?est tout ce que tu demandes ? s?exclame Ba Messaoud, je le ferai dès mon retour dans mon pays ! ? Ce n?est pas tout, dit le vieil homme, je veux que tu bâtisses une mosquée en mon nom ! ? Je le ferai, dit Ba Messaoud, je t?en fais, devant Dieu, la promesse ! Le vieillard hoche la tête, satisfait. ? Alors, tu quitteras bientôt cette prison. Ba Messaoud hoche la tête. ? Tu dois savoir, vénérable vieillard, que la prison se trouve sur une île et qu?elle est surveillée par des gardiens très vigilants? ? C?est pourquoi, dit le saint, tu dois suivre mes instructions à la lettre ! ? Parle, dit Ba Messaoud, prêt à tout, pourvu qu?il quitte la prison. ? Demain au déjeuner, on te donnera, ainsi qu?aux autres prisonniers, des tripes. Je sais qu?il y a longtemps que tu n?as pas mangé de viande et que tu salives rien qu?en y pensant ! Mais tu ne mangeras pas ta part. Dès que les gardiens auront le dos tourné, tu prendras tes jambes à ton cou et tu te dirigeras vers la mer. ? Mais si j?échappe aux gardiens, les chiens me verront et me poursuivront ! ? Justement, tu leur jetteras la viande. Ce sont des bêtes constamment affamées, elles s?arrêteront pour manger les tripes. Et toi, tu continueras à courir, les yeux fermés, jusqu?à la mer ! C?est alors que j?interviendrai pour toi ! Il lui tend sa canne. ? Tu vois cette canne ? ? Oui, dit Ba Messaoud, elle est très jolie ! Elle est, en effet jolie, la canne de Sidi Brahim : taillée dans un bois précieux, elle est ornée de belles sculptures. ? Je te la donne, dit le saint homme. C?est elle qui te sauvera. Une fois arrivé à El-Atteuf, tu la lanceras au ciel, là où elle se plantera, là tu bâtiras ma mosquée ! Cette mosquée, à laquelle tu donneras mon nom, perpétuera à jamais mon souvenir ! ? Je ferai comme tu dis ! ? Alors, n?aie crainte, demain, si Dieu veut, tu seras parmi les tiens ! ? Dis-moi, noble vieillard? Il veut lui poser des questions, lui demander ce qu?il ferait si les geôliers ou les chiens le rattrapaient, mais l?homme a déjà disparu ! (à suivre...)