Célébration n A la veille du Mawlid Ennabaoui, une atmosphère de joie et de ferveur gagne les rues et les quartiers de la ville. Les m?narette sont des maquettes réalisées en bois et en roseau, représentant des mosquées, des tours ou des bateaux, harmonieusement illuminés de bougies, garnies de friandises, de fruits, de parfums et de fleurs ; elles sont prêtes à prendre le départ pour la mosquée Sidi-Ahmed-Benyoucef. Dans un cortège impressionnant, chaque m?nara sera dirigée par un cheikh el-farka, un notable du quartier, et encadrée par des groupes de musiciens et de meddahine ? Aïssaoua, Rahmania et Taïbia ? glorifiant le Mawlid Ennaboui avec des chants religieux. Généralement, la plus belle m?nara de la cérémonie est incontestablement celle du quartier de Chergua. Sa conception, inspirée de l?épopée de la flotte turque, est considérée comme un véritable chef-d??uvre : un bateau à voiles mesurant deux mètres de long, merveilleusement décoré et orné de cinq canons en bronze et en bois. Sous le baroud et les youyous, le défilé des m?narette s?ébranle, aux sons de la zorna et du t?bel, entouré d?une foule massive de curieux jusqu?à la grande mosquée de la ville. Après la prière d?El-Maghreb, les m?narette sont disposées en demi-cercle ; à proximité, une rangée de tolba est conduite par l?oukil qui, sous les regards des visiteurs et des fidèles, annonce le début de la cérémonie en récitant la Fatiha. Le rituel consiste à vendre au plus offrant les produits exposés dans les m?narette, que les présents s?empressent d?acquérir pour profiter de la baraka. Ainsi, les m?narette se vident au fur et à mesure et la recette de ces enchères alimente la caisse de la mosquée. Parfois, la cérémonie se termine aux premières lueurs de l?aube. Les autorités locales ont relancé cette tradition, qui prévoit une grande procession qui prendra le départ du quartier des Anasseurs. Nul doute que cette année, le Mawlid Ennabaoui sera célébré avec ferveur et chaleur.