Menace n Que vise la décision de l?UE et des Américains d?arrêter l?aide financière au gouvernement palestinien ? Mahmoud Abbas et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh ont appelé au respect du choix démocratique des Palestiniens. «Il ne faut pas punir le peuple palestinien pour son choix démocratique», a affirmé M. Abbas lors d'une conférence de presse à Gaza après une rencontre avec M. Haniyeh. En coupant les aides aux Palestiniens, «ils punissent tout le peuple, ses ouvriers, ses familles», a-t-il ajouté. «Ces décisions sont précipitées et injustes. Elles portent préjudice au peuple palestinien et constituent une punition contre lui pour ses choix (électoraux)», a dit M. Haniyeh. Selon lui, les Américains et les Européens «violent les règles du jeu démocratique et tentent d'entraver l'action du gouvernement». L'Union européenne et les Etats-Unis ont annoncé, hier, la suspension du versement des aides directes au gouvernement du Hamas, qu'ils considèrent comme une organisation terroriste. Ils avaient conditionné la poursuite de ces aides au renoncement du mouvement à la violence, la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël et les accords signés avec lui. «Ces conditions ne sont ni raisonnables ni réalistes», a indiqué le porte-parole du gouvernement palestinien Ghazi Hamad, affirmant que le Hamas ne plierait pas face au «chantage». Interrogé par les journalistes, M. Haniyeh a répondu qu'il n'y avait «rien de nouveau dans la position politique du gouvernement». «Ils demandent au Hamas et au gouvernement de reconnaître Israël, mais ne demandent jamais à Israël de reconnaître les droits des Palestiniens», a-t-il estimé. L'Autorité palestinienne emploie quelque 140 000 fonctionnaires et membres des services de sécurité qui représentent une masse salariale mensuelle de 118 millions de dollars. Les salaires du mois du mars n'ont pas été encore payés. Face à cette impossible situation, les pays du Golfe tentent un geste de bonne volonté. En effet, le ministre palestinien des Finances, Omar Adel-Razek, annonce que l'Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ont promis de verser 80 millions de dollars au gouvernement Hamas pour l'aider à régler les salaires du mois de mars. A noter que l'Union européenne est le principal soutien financier des Palestiniens avec 500 millions d'euros versés chaque année, dont la moitié environ est gérée directement par Bruxelles, le reste venant des Etats membres.