Tension n Une médiation est en cours pour organiser une rencontre entre Abbas et le dirigeant en exil du Hamas, Khaled Mechaâl, alors que la reprise des pourparlers avec Haniyeh reste «peu probable». Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a estimé, hier, samedi, à Amman, qu'une rencontre avec le Premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, était peu probable dans un futur proche, à l'issue d'un entretien avec le roi Abdallah II. «La situation interne palestinienne complexe, ainsi que les efforts visant à parvenir à un consensus sur plusieurs questions, rendait difficile la tenue, dans un futur proche, d'une rencontre à Amman avec le Premier ministre Ismaïl Haniyeh», a expliqué M. Abbas. «Il faut au préalable régler la situation sur le plan interne», a ajouté le chef du mouvement Fatah. Abbas a, en outre, affirmé que le dialogue interpalestinien reprendrait à Gaza dans le cadre du Comité de suivi. «Il doit commencer demain et durer deux semaines», a-t-il dit. Sur la médiation en cours pour une rencontre avec le dirigeant en exil du Hamas Khaled Mechaâl à Damas, le président palestinien a affirmé qu'«aucune rencontre ni date n'avaient encore été fixées». «Nous allons attendre jusqu'à la semaine prochaine pour prendre une décision», a-t-il ajouté. Le Hamas et le Fatah sont à couteaux tirés depuis l'annonce par Mahmoud Abbas, le 16 décembre dernier, de sa décision de convoquer des élections anticipées, après l'échec de six mois de discussions sur la formation d'un cabinet d'union avec le Hamas. Ismaïl Haniyeh a, par ailleurs, accusé les Etats-Unis de vouloir entraîner les Palestiniens dans une guerre civile et a appelé son peuple à cesser la violence, avant l'arrivée de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans la région. Haniyeh a tenu un discours à l'adresse du peuple palestinien dans lequel il a détaillé sa stratégie susceptible d'empêcher, selon lui, la division des Palestiniens. «Les politiques américaine et israélienne cherchent à pousser le peuple palestinien dans la fournaise de la guerre civile et à des conflits internes afin que le conflit israélo-palestinien se transforme en conflit palestino-palestinien», a déclaré Haniyeh. Il a aussi accusé Israël et les Etats-Unis, qui boycottent son gouvernement et accusent son mouvement de «terrorisme», de vouloir empêcher même la formation «d'un véritable gouvernement d'union qui exprimerait la volonté et les ambitions du peuple palestinien».