Coïncidence n Curieusement, la flambée des prix a également touché, presque à la même période, les services tels que l?électricité, le gaz et les transports. Les citoyens n?arrivent pas à supporter les lourdes charges induites par les hausses successives des tarifs des différents services. Les factures sont devenues des cauchemars. «Habituellement, je payais 2 000 DAet cette fois-ci, on m?a demandé de verser 4 500. Je n?ai que trois lampes, un téléviseur et un réfrigérateur et on m?a menacé de couper l?électricité si je tardais à payer. Franchement, je me retrouve dans une situation alarmante car mon salaire ne dépasse pas 12 000 DA et les charges sont colossales? Chez-nous, tout augmente, sauf les salaires», déplore Mohamed, 45 ans, fonctionnaire dans une administration publique. Dans les agences Sonelgaz, c?est l?irritation. Les pauvres citoyens n?y viennent, en effet, que pour se plaindre. Que dire maintenant que Sonelgaz envisage sérieusement de nouvelles augmentations ? A l?Etusa, c?est aussi l?indignation. Les prix ont augmenté sans préavis. Ce qui est à l?origine d?altercations entre les voyageurs et les receveurs. «Vous voulez nous enterrer vivants en nous annonçant à chaque fois des hausses. Vous voulez qu?on se déplace à pied ou carrément qu?on ne sorte pas de chez soi ?», lâche une sexagénaire, s?adressant au receveur d?un bus assurant la liaison Alger-Centre-El-Biar. «Moi, je ne suis qu?un employé et je dois appliquer les directives des responsables. Si tu n?es pas d?accord, tu n?as qu?à le leur dire», lui répond le receveur. Cette scène est fréquente sur les différentes lignes de l?Etusa. «Une augmentation de 5 Da est préjudiciable pour le simple employé qui n?a aucune alternative», lâche, amer, un autre citoyen croisé à Bab El-Oued, déplorant le non-respect des engagements des autorités quant au soutien des tarifs du transport. «Dans les textes de loi, l?Etat est censé soutenir les tarifs des transports, mais sur le terrain, les prix ne cessent d?augmenter. Le citoyen doit-il recourir au crédit à la consommation ?» ironise Omar B., enseignant dans une école primaire à Bab-Ezzouar. Selon une étude réalisée à la fin de l?année passée, la moitié des Algérois préfèrent se déplacer à pied plutôt que d?utiliser les moyens de transport. «La hausse des tarifs, intervenue ces derniers jours est à même de pousser le reste à adopter le même comportement pour les laisser faire ce qu?ils veulent. Si j?étais jeune, je n?utiliserais jamais leur f? transport», lance, épuisée, une vieille dame rencontrée à Chevalley.