Depuis quatre ans, les frais bancaires facturés par les banques et supportés par la clientèle dans un certain nombre de pays font l'objet d'un rapport réalisé par Capgemini (consultant, sous-traitant de services financiers), ING (services bancaires et financiers) et l'Efma (association de management et de marketing européen). Les auteurs de ce rapport ne sont pas des ONG, mais de grands fournisseurs de services financiers dans le monde. Le rapport 2007 intitulé "World Retail Banking Report ", vient d'être diffusé en Anglais. L'enquête a touché 180 banques activant dans 25 pays à travers quatre continents (Asie, Europe, Amérique du nord, Afrique). Il indique que la moyenne mondiale des prix des services bancaires se situe à 77 euros (environ 7000 DA) par an pour un client actif. Par comparaison, la moyenne des prix des services bancaires de base pratiqués en France par exemple pour un client sont de 79 euros (la fédération des banques françaises avance quant à elle, un montant de 1 30 euros…), alors que la moyenne dans la zone Euro est de 72 euros, ce qui signifie que les frais bancaires en France sont plus chers qu'ailleurs. Parmi les banques qui ont accepté de se prêter à cette enquête, on relève les majors tels que Citigroup, Bank of America, HSBC, Deutsche Bank AG, BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Sumitomo Trust Bank , Barclays, UBS, ABN Amro, Desjardins… L'Algérie ne figure pas dans ce classement qui inclut uniquement pour l'Afrique, les banques au nombre de quatre (ABSA Bank Ltd…) situées en Afrique du sud. Les frais bancaires sont évalués dans la nouvelle édition du rapport 2007 à partir de quatre grandes opérations, la gestion des comptes courants, les transactions en liquides (dépôts), les incidents de paiements et les opérations de paiement par carte débit ou carte crédit, le chèque, le virement, le prélèvement, etc.…. Les frais bancaires sont un terme générique désignant soit des commissions, soit des intérêts ou agios prélevés par la banque au titre de la réalisation d'une opération ou de la fourniture d'un service. L'utilité d'un tel travail est de permettre bien sûr d'établir des comparaisons entre pays sur la tarification des services bancaires de base mais de comprendre aussi comment les banques arrivent à fabriquer du bénéfice. Il est vrai que les usagers ne savent pas combien leur coûte leur banque à l'année pour différentes raisons (inexistence d'études d'impact, questions non soumises à débats…). On rouspète lorsque la facture d'eau ou la facture d'électricité grimpe, mais presque jamais lorsque les prix pratiqués par les banques augmentent. C'est normal, les banques raisonnent en termes de revenus et non en termes de vertu. Le périmètre de services payants continue, lui, à s'élargir, les banques imaginant sans cesse de nouvelles sources de revenus. La concurrence entre banque n'a pas beaucoup joué en matière de tarification, l'absence d'un comité des usagers couplée à l'absence institutionnelle du conseil de la concurrence y est peut être pour quelque chose dans la fixation toujours en hausse des prix. En France, actualité oblige, la question des frais bancaires fait l'objet de " propositions " de la part des candidats en compagne pour l'élection présidentielle. Le modèle bancaire algérien a changé, fini le chargé de compte qui vous suivait pendant 10 ans. Maintenant, votre nouvel agent commercial en charge de votre dossier change souvent, il ne vous connaît pas, et vous ne le connaissez pas... Donc à chaque prêt ou chaque opération, c'est reparti pour une nouvelle présentation, pourquoi ne pas autant changer de banque à chaque besoin ? Changer de coordonnées bancaires est une opération lourde qui ne peut être effectuée que dans le cadre d'un déménagement ou d'un changement de vie. Dans ces conditions, aussi bien l'état d'esprit du banquier que celui du client doivent changer, cela se répercutera très certainement sur la régulation de la tarification des service bancaires. En attendant cette métamorphose, contemplons vertueusement les prix affichés.