Chaîne n L?augmentation surprise du prix du sucre est à l?origine d?une hausse conséquente des boissons gazeuses, gâteaux et autres produits sucrés. Une flambée qui a suscité à la fois l?étonnement et l?indignation de larges couches de la population. Le sucre qui faisait, il y a peu de temps, 40 DA le kilo a grimpé, de façon inadmissible à 70 DA, soit une hausse de plus de 80%. «Que veut-on faire de nous ? La vie des pauvres est déjà si amère et on vient d?augmenter le prix du sucre. Ils annoncent les prix à leur guise et ne prennent aucune décision à même d?aider les bourses déjà ruinées. Pourtant, le pétrole est à 70 dollars et les réserves de changes sont de plus de 60 milliards de dollars?.» lâche un vieux croisé sur la placette d?El-Biar. Notre interlocuteur ne veut rien comprendre des explications données par les officiels. «On nous raconte que le Brésil a décidé d?orienter la moitié de sa production vers la fabrication de lubrifiants, que la Thaïlande est frappée par des ouragans? La vraie tempête est celle qui frappe le citoyen à faible revenu, impuissant face à cette situation désastreuse», renchérit-il. Un autre vieux intervient : «Ma retraite ne dépasse pas les 7 000 DA/mois. Comment puis-je garantir une vie digne à mes trois filles, pourtant diplômées de l?université, qui sont au chômage ? Croyez-moi, j?ai déjà supprimé le petit-déjeuner et le goûter de notre nourriture quotidienne?» Les propriétaires des cafés ont aussi augmenté les prix des consommations qu?ils servent. Le café et le café au lait sont passés de 15 à 20 DA, les gâteaux de 20 à 25 DA. Ce qui suscite la colère des consommateurs, qui déplorent cette tendance outrancière. «Pour une hausse de 30 DA le kilo, deux cuillères de sucre coûtent, pour eux, 5 DA. Ces commerçants veulent profiter de la moindre occasion pour s?enrichir davantage sur le dos du consommateur. Ils vendaient déjà le café à 15 DA quand le sucre valait 40 DA. Nous avons toujours été victimes des abus des uns et des autres et nous continuons à subir sans lever le petit doigt contre ces dépassements», répond un groupe de jeunes interrogés dans un café de la rue Hassiba-Ben-Bouali. Les producteurs de boissons gazeuses ont, pour leur part, annoncé des hausses des prix de leurs produits étant donné que le sucre est un composante essentielle dans leur production. La bouteille d?un litre est ainsi passée de 30 à 40 DA pour Hamoud Boualem et de 35 à 50 DA pour Pepsi et Coca-Cola. L?été promet donc d?être plus chaud, cette année.