Vocation n La clinique, sise à l?avenue Pasteur d?Alger, prend en charge tous les brûlés, dont la plupart sont des enfants. Ici, médecins et infirmiers s?affairent sans répit à prendre en charge les brûlés de différentes catégories. De par la fréquence des cas ? la clinique reçoit les malades de tous les coins du pays ?, une surcharge est constatée sur les lieux. En 2005, cet établissement, qui compte 55 lits, a reçu 770 malades qui ont tous été hospitalisés. Toutefois, les consultations sont en nette croissance vu la multiplication des accidents domestiques. «Notre rôle est d?abord de sauver les brûlés graves à travers la greffe cutanée», précise le Dr Bahloul, maître assistante et spécialiste en chirurgie réparatrice, qui ajoute : «L?apport chirurgical et réparateur intervient en seconde phase.» Face aux situations d?urgence, les médecins n?ont que le temps de s?occuper des malades qui nécessitent les premiers soins. «La lutte contre les séquelles de la cicatrisation et les traumatismes font partie de notre travail quotidien», renchérit notre interlocutrice. Sur les lieux, la propreté est irréprochable. Une infirmière nous guide vers un étage où des enfants ont été défigurés en manipulant des bouteilles de gaz butane, des allumettes et des briquets. Les parents sont grandement responsables de ces tragédies qui laissent des séquelles à vie chez leurs enfants. «C?est dans ce cadre que, partout, nous avons entamé des campagnes de prévention pour sensibiliser l?opinion publique sur les risques de la bouteille de gaz», ajoute la spécialiste. Il est à noter que 70% des patients sont brûlés par les bonbonnes de gaz. L?un des premiers conseils, d?ailleurs, est de ne jamais les purger, car ce geste peut être fatal pour toute la famille. Les accidents causant des brûlures graves s?avèrent, selon les responsables de cette clinique, très coûteux. «Les pansements pour brûlés coûtent entre 10 000 et 15 000 DA, sans compter les autres soins», déclarent-ils. A souligner que les vêtements de pressothérapie que doit porter un brûlé pendant une longue durée coûte excessivement cher. Il est temps que l?Etat crée d?autres structures pour prendre en charge les malades nécessiteux et sans ressources, victimes de brûlures, qui restent handicapés à vie faute de soins spécialisés et ne pouvant recourir à la chirurgie réparatrice, car trop onéreuse.