Analyse n Le ministre de l?Energie et des Mines prévoit «une forte demande», mais a estimé qu'il n'y aura «pas de surproduction» «L?Opep a ?uvré, des années durant, à assurer l'approvisionnement des marchés mondiaux et il est temps maintenant que les pays consommateurs jouent leur rôle», a déclaré, hier, vendredi, Chakib Khelil, ministre de l?Energie et des Mines, en se prononçant sur la flambée actuelle du prix du baril. Dans une interview à Reuters, le ministre algérien a rejeté, du coup, le fait que la flambée des cours soit due à un manque de l'offre. «Les pays consommateurs doivent donner des garanties relatives à la demande s'ils veulent que l'Opep produise plus et doivent aussi ?uvrer à atténuer les tensions politiques pour que les cours du brent baissent», a-t-il indiqué. Chaque «partie attend que l'autre fasse le premier pas, c'est un cercle vicieux», a dit M. Khelil , précisant qu'une «partie affirme... assurer l'offre alors que l'autre dit... assurer la demande». «L?Opep maîtrise bien la situation dans ses transactions (...) mais nous ne pouvons rien faire à l'égard des questions politiques dans le monde, c'est là un vrai problème», a indiqué M. Khelil qui intervenait depuis Doha où devra débuter, ce matin, le forum international de l'énergie. Les «pays consommateurs ont encore à régler plusieurs questions, ou du moins celles où ils sont en mesure d'intervenir», a souligné le ministre qui a rappelé la disponibilité de l'offre dans les marchés et les niveaux suffisants des stocks. «Une quelconque mesure de l'Opep pour augmenter la production ne serait donc que vaine», a-t-il dit. Abordant le rôle joué par l'Opep pour assurer l'approvisionnement du marché, Chakib Khelil a affirmé que cette organisation a «assuré pendant des années un excédent de production sans toutefois avoir une contrepartie de la part des consommateurs». «Nous avons assuré pour longtemps une surproduction, mais ce sont les pays producteurs qui en ont supporté les coûts... Les consommateurs n'ont jamais payé la contrepartie de cette disponibilité. Aujourd'hui nous en avons tiré les leçons», a-t-il dit. M. Khelil prévoit «une forte demande», mais a tenu, dans ce cadre, à préciser qu'il n'y aura «pas de surproduction». Les déclarations de M. Khelil se veulent une réponse aux thèses développées qui tiennent l'Opep pour responsable des flambées des cours du pétrole qui ont augmenté de 400 % depuis 1999. Auparavant, le ministre algérien a recommandé aux pays occidentaux de baisser les taxes sur les carburants pour réduire l'impact des prix élevés du pétrole sur les consommateurs, en rappelant que «les pays consommateurs obtiennent quatre fois plus de bénéfices que ceux de l'Opep».