On les appelle les chiffonniers, Dieu sait pourquoi puisqu?ils ramassent tout ce qui peut l?être : ferraille, plastique, carton? A mains nues, ils farfouillent dans les tas d?immondices au risque de contracter des maladies. Mais qu?importe la santé quand on n?a rien à manger? Dans les décharges, on les appelle les «chiffonniers». Ils sont des centaines à «travailler» dans cette industrie de la récupération qui constitue une activité en pleine expansion dans les plus importantes décharges du pays. Agés de 12 à 18 ans, ces jeunes, originaires en majorité de Médéa, Chlef et Blida, sans travail ou «déscolarisés», se voient contraints d?accepter toute activité à même de leur assurer un gain, aussi maigre soit-il. A Alger, près de 1 200 camions viennent, quotidiennement, déverser les monceaux de déchets des 67 communes de la capitale dans les deux grandes décharges de Oued Smar et Ouled Fayet. Les enfants attendent l?arrivée des camions, dès 5h du matin, pour commencer le tri des ordures. Certains déchets récupérés sont mis de côté, d?autres revendus à des entreprises privées spécialisées dans la récupération du carton, du plastique, du cuivre ou à des ferrailleurs. En contrepartie, les petits chiffonniers reçoivent une minable somme : 3 DA le kg de carton, à titre d?exemple. Les transporteurs, livrant les métaux et la ferraille destinés au recyclage, préfèrent, pour leur part, la vente au détail de pièces de rechange de récupération. Notons que nous avons, à maintes reprises, tenté de nous rapprocher de ces opérateurs privés, mais nous nous sommes toujours heurtés à des portes closes.