Si l?apport de Morin à la science est important (son nom reste attaché aux débuts de la thermodynamique), son apport à l?astrologie l?est encore plus. Son Astrologia Gallica est, en effet, un imposant traité de près de 800 pages où l?auteur expose les principes de la discipline dont il présente une codification. On lui doit, notamment, une théorie des déterminations pour le calcul des horoscopes. Au début du XXe siècle, Henri Salva a traduit une partie de cet ouvrage, rédigé en latin, sous le titre : La Théorie des déterminations astrologiques de Morin de Villefranche, conduisant à une méthode rationnelle pour l?interprétation du thème astral. On sait que Morin attachait beaucoup d?importance aux astres et qu?il les consultait à chaque fois qu?il devait prendre une décision importante. Ainsi, c?est sur un «conseil» des astres qu?il quitte le duc de Luxembourg au service duquel il était. Il écrit : «Prévoyant que l?arrivée par direction de son Milieu du Ciel sur mon amas de planètes radicales serait motif à dignité et n?ayant l?espoir d?obtenir celle-ci de mon maître, le duc de Luxembourg, je décidai audacieusement de me séparer de lui, en dépit des conseils de prudence de mon entourage.» Il est vrai que le duc était très avare et qu?il ne savait pas récompenser, à leur juste valeur, les services rendus par Morin. En 1545, quand le comte de Chavigny lui a demandé de l?accompagner dans un voyage à Antibes, il réserve sa réponse, le temps de consulter les astres. Ayant trouvé ceux-ci favorables à un déplacement, il accepte, mais il demande au comte de le laisser déterminer le jour et l?heure du départ !