Craintes n Alors que le taux de chômage a atteint 30%, 17% selon les chiffres officiels, l?arrivée en masse de la main-d??uvre étrangère risque de plonger davantage le travailleur algérien dans la misère. C?est surtout le bâtiment qui sera touché par cette nouvelle tendance. Ce secteur emploie, selon les chiffres de l?Office national des statistiques (ONS), plus de 24% de la population active. Et c?est justement celui qui recrute le plus de personnel étranger, notamment chinois. «L?Algérie, en raison de l?effet de surprise, ne sait plus comment faire face à cette nouvelle tendance. Il faut agir vite pour déterminer une nouvelle organisation de la main-d??uvre étrangère qui menace sérieusement la main-d??uvre nationale», a souligné, récemment M. Ouzir, représentant du Cnes, lors d?une rencontre organisée sur la question. Selon lui, le danger va devenir plus réel puisque le secteur des services sera le plus grand recruteur dans les dix années à venir. «Tout le monde sait que dans ce domaine, nous n?avons pas de grands potentiels. Conséquence : on fera appel directement à une main-d??uvre étrangère qualifiée», a-t-il expliqué. Pour Zaïr Fares, du bureau du développement humain au Cnes, des milliers de familles dépendent d?une politique bien étudiée en matière du recrutement de main-d??uvre étrangère. Selon lui, les autorités ont fait appel à une main-d??uvre étrangère pour seulement une question économique (rentabilité, rapidité et qualification) tout en oubliant la situation sociale de la main-d??uvre nationale. Un autre expert, Sadek Belhadj, a insisté sur la nécessité de protéger le travailleur algérien avec des textes de loi plus efficaces : «L?Algérie dispose d?un arsenal législatif du travail, mais n?a pas ratifié les conventions internationales sur les salaires, par exemple.» Les spécialistes s?accordent à dire que l?Algérie est dans l?obligation de s?adapter à cette nouvelle mutation, la mondialisation du marché de l?emploi, en prenant des mesures urgentes pour la protection du travailleur algérien.