Résumé de la 9e partie n La croyance aux vampires est très ancienne, puisqu?on la retrouve, dès la haute Antiquité, aussi bien en Orient qu?en Occident. Dans le monde arabe, la croyance aux vampires se confond avec celle des goules. Ce mot qui vient de ghoul, littéralement «ogre, cannibale», désigne aussi un génie femelle qui dévore les cadavres dans les cimetières. Dans son Dictionnaire infernal, Collin de Plancey rapporte une histoire de goule, qui s?est déroulée à Bagdad au XVe siècle, et que nous proposons de raconter à notre tour à nos lecteurs. Un marchand, qui avait amassé une immense fortune, décide de marier son fils unique, Abou al-Hasan. Il s?adresse à l?un de ses confrères, riche comme lui, qui a justement une fille à marier et qui, de surcroît, est fille unique. Autrement dit, le jeune Abou al-Hasan allait cumuler les deux fortunes et devenir l?homme le plus riche de Bagdad ! Mais voilà, il y a un hic : la fille est d?une laideur repoussante. Le marchand fait part de la proposition à son fils et lui remet un portrait de la fille. «Je sais qu?elle est laide, dit le père, mais qu?importe puisque tu deviendras l?homme le plus riche de la ville !» Abou al-Hasan hésite. «Ne réponds pas tout de suite, dit son père, prends le temps de réfléchir.» Un soir, alors que le jeune homme se promène dans la campagne environnant Bagdad, il entend, sortant d?une maison entourée d?un bocage, une jolie mélodie. Curieux de savoir qui chante ainsi, il franchit le bocage et se retrouve à l?intérieur d?une maison. La chanteuse est une ravissante jeune fille. Elle est si belle que le jeune homme s?éprend aussitôt d?elle. La jeune fille l?aperçoit et lui aussi doit lui plaire, puisqu?elle lui fait des signes. Ayant entendu du bruit et craignant d?être surpris, il s?en va. Mais le lendemain, après l?heure de la prière, il revient sur les lieux et entreprend d?enquêter sur la fille. C?est ainsi qu?il apprend qu?elle s?appelle Nadilla, qu?elle a dix-sept ans et q?elle est la fille d?un homme connu pour sa sagesse dans la région, mais très pauvre. Qu?à cela ne tienne : c?est elle et non la fille que son père lui a proposée qu?Abou al-Hasan veut épouser ! Il va trouver son père et lui raconte l?histoire. «Mon fils, dit l?homme, ce que tu fais là n?est pas raisonnable ! Songe à tout l?argent que cette jeune femme pourrait t?apporter ! ? Ce que tu me légueras me suffira pour vivre et être heureux, mon père ! ? Tu l?aimes à ce point, cette fille ? ? Oui», dit le jeune homme en rougissant. Le père se laisse attendrir. Il essaye encore de convaincre son fils et comme il n?y parvient pas, il accepte qu?il épouse la fille de son choix. Les jours suivants, il va demander sa main à son père, qui l?accorde avec joie. Le mariage est célébré quelque temps après. (à suivre...)