Risque Les observateurs craignent de voir le président de la République, par FLN, ministère de l?Intérieur et cabinet Ouyahia interposés, préparer une fraude électorale imparable. A quelques mois de la présidentielle de 2004, il est clair que l?ex-parti unique est devenu un enjeu électoral des plus importants. Les milieux proches du président de la République ne cessent de multiplier les man?uvres pour parvenir, dans les plus brefs délais, au contrôle du FLN. Qu?est-ce qui motive ce subit intérêt pour le vieux parti et est-ce à dire qu?un second mandat de Bouteflika passe nécessairement par le soutien du FLN ? Pourtant, jusqu?ici tous les hommes qui ont eu à présider aux destinées de l?Algérie l?ont été grâce à l?Armée. Tout le monde sait que le FLN, opposition comprise, a été de peu de poids devant le choix fait par les décideurs. Certes, en avril 1999, Bouteflika en tant que «candidat du consensus» avait reçu le soutien du FLN, mais celui des militaires a été le plus décisif. Au point d?ignorer le retrait des six autres candidats avec lesquels il était en lice. Le candidat du «consensus» n?avait même pas éprouvé le besoin de contrôler le FLN drivé par Benhamouda, lequel recevait les ordres d?en haut. Il est vrai que le FLN sous Mehri avait connu une cure d?opposition avant qu?un coup d?Etat scientifique ne vienne le remettre sur le «droit chemin». Mais il n?a pas pour autant servi d?appui sérieux au chef de l?Etat de l?époque, Liamine Zeroual à qui le costume du RND allait à merveille. Partant de ce constat, certains observateurs soutiennent que Abdelaziz Bouteflika n?a pas cette fois le soutien de la hiérarchie militaire, ce qui l?aurait incité à miser sur le FLN qu?il espère mettre dans la balance pour se faire réélire. Certains avancent même l?idée que l?armée, étant partagée sur le candidat à plébisciter, aurait opté pour de véritables élections mais fermées, c?est-à-dire des élections qui départageraient les deux candidats seulement quand bien même d?autres prétendants au trône comme Abdallah Djaballah, le leader d?El-Islah et Bouguerra Soltani, président du MSP, annonceraient leur participation. Mais Abdelaziz Bouteflika ne l?entend pas de cette oreille en tentant de saborder ce scénario d?une élection «propre» qui l?opposera à Ali Benflis. Les mêmes observateurs craignent de voir le président de la République, par FLN, ministère de l?Intérieur et cabinet Ouyahia interposés, préparer une fraude électorale imparable. Du reste, le parti de Ali Benflis, l?a très bien compris. Cette hantise de la fraude électorale, il l?a très bien exprimée dans le document rendu public au lendemain du dégommage des ministres FLN. Celui-ci fustigeait le comportement du président-candidat auquel il prête l?intention de vouloir accaparer, à des fins personnelles, les institutions de la République. Ainsi si les desseins prêtés à Bouteflika venaient à se réaliser, on pourrait assister à une réélection contre l?assentiment des militaires, ce qui ouvrirait la voie à un régime à la tunisienne à forte dominance présidentielle.