Sinistrés n Au village de Laâlam, plus d'une quarantaine de familles sont sous des tentes. «Même les propriétaires de maisons qui n'ont pas été touchées préfèrent passer la nuit sous des tentes car nous vivons quotidiennement les répliques du séisme», affirme un habitant. Dans le village de Laâlam, le plus touché par le séisme du 20 mars dernier, constitué de plusieurs constellations de maisons plantées sur un relief accidenté et verdoyant, agrippées à la chaîne de montagnes rocheuses d'Eukab et de Tababort, les blessures sont à peine pansées. Outre le deuil encore à faire, les importants dégâts matériels sont devenus la préoccupation des autorités locales devant faire face au désarroi des sinistrés, dont certains sont partis pour ne plus revenir. Dans les quartiers de Aït Derbadji, Aït Sandel, Aït Omar et Aït Moussa, les maisons effondrées évoquent un bombardement militaire. Les jardins abritant des tentes semblent des campings familiaux installés pour la période estivale. La réalité est malheureusement beaucoup moins gaie. En face, l'école primaire Oumaden, dont les murs de plusieurs classes sont lézardés. Elle est classée rouge, sa réfection durera au moins quatre mois, selon le wali. Les 307 élèves poursuivront leur scolarité dans les classes du CEM du village non utilisées. Pour ce faire, un bus a été offert par le ministre de la Solidarité nationale. Une promesse tenue peu après son annonce aux autorités locales et aux populations. On apprend en outre du premier responsable de l'APC de Tamridjt, rencontré à Laâlam, que 13 équipes de CTC se sont rendues sur le terrain et 700 maisons ont été contrôlées. Selon une récente déclaration du wali, 102 bâtisses sont classées «rouge» et 95 «orange». Le président de l'APC de Tamridjt, Abdelmadjid Adjebli, est là, aussi, avec à la main une liste des sinistrés. A titre d'exemple, au village d'Aït Moussa, un pâté de maisons anciennes, construites en pierre et en terre, ont cédé à la secousse. Dans cette partie du douar, 13 maisons sont classées «vert», 13 autres «orange» et 6 «rouge», selon M. Chettal du CTC de Béjaïa, qui nous informe aussi que la mosquée de Laâlam-centre est classée orange. L'école primaire Oumaden est classée «orange 4» avec un déficit de 6 classes. Le président d?APC M. Adjebli nous dira que «l'Etat a fourni beaucoup d'efforts depuis les premières heures du séisme» ; néanmoins, le relogement de ces sinistrés risque de prendre des mois à cause des lenteurs administratives. Lourdeurs administratives n La somme de 100 000 DA promise par le ministère de la Solidarité et de l?Emploi n?est pas encore versée, «pour de strictes raisons de lourdeurs au niveau des circuits administratifs».