Résumé de la 5e partie n Un incendie se déclare dans la bâtisse au moment où le FBI donne l'assaut. Côté secte, 95 morts. La presse pointe les fédéraux, qu'elle accuse d'inefficacité. Les réponses du FBI sont à la fois fermes et contradictoires : les membres de la secte, libérés avant l'attaque, n'ont jamais fait allusion à ce genre de risque. Par contre, les enfants ont révélé que David Koresh leur avait dit adieu et qu'il portait autour de la taille une ceinture de grenades... D'autre part, il avait la possibilité d'épargner au moins les enfants : un bus servant d'abri, installé par les forces de l'ordre à proximité du ranch, le permettait. Le FBI précise qu'à aucun moment ce refuge n'a été gazé. Que penser ? Mme le ministre propose sa démission au président Clinton, qui la refuse en l'assurant de son soutien total, tout en ordonnant une enquête sur le drame de Waco. Que fallait-il donc faire ? Poursuivre le siège ? Ne pas utiliser les gaz ? Les journaux américains sont divisés ; ils polémiquent, sans grande vigueur toutefois car ils n'ont guère de proposition à faire devant pareille situation. Mme le ministre est, quant à elle, persuadée que la secte a déclenché elle-même l'incendie et que le gourou a volontairement immolé son monde. Parvenu à un tel degré de paranoïa, il lui était sûrement impossible de se rendre avec un drapeau blanc, de se laisser abandonner par ses «puissants», ses hommes de guerre et d'affronter tout simplement la justice de son pays. N'oublions pas les sévices, le conditionnement sexuel des femmes, le trafic d'armes et peut-être, dit-on, de drogue. Les enfants rescapés, pauvres témoins de la folie des adultes, pris en charge dans un service pédiatrique, sont marqués à vie. Un médecin a déclaré qu'à leur libération, ces enfants avaient un rythme cardiaque de cent quarante pulsations/minute, au lieu de soixante-dix, révélateur d'un état de stress et de terreur permanent. Waco, petite ville du désert texan, attend le procès qui en dira plus long sur le parcours de Vernon Howell. Procès intéressant, édifiant, espérons-le, car aux Etats-Unis sévissent encore plus de sept cents sectes et il est important de savoir que lorsqu'un individu fonde une secte dite religieuse, adoratrice de n'importe quoi ou de n'importe qui au nom d'une Bible «revisitée», les revenus de ladite secte sont exemptés d'impôts ! Tentation évidente pour les extrémistes et les escrocs de s'intituler fils du Ciel. Les plus redoutables en ce domaine sont rarement dirigées par des illuminés, font parIer d'elles le moins possible, sautent sur la moindre occasion de faire un procès à qui les conteste et accumulent des fortunes en détruisant le mental de ceux qui les suivent. On taxe à peu près tout, de l'entrecôte au livre, en passant par les médicaments, la cigarette et le droit de récupérer l'héritage de son grand-père. Si l'on taxait les gourous ? Car il n'est pas impossible que, dans quelque temps, un autre illuminé, ou un autre escroc, déclare du sommet d'une colline quelconque : «Non, le Christ de Waco n'est pas mort, il est ressuscité, c'est moi !» Sur une déclaration d'impôts, il aurait du mal à le confirmer. Mort, calciné dans les ruines de son Mont Carmel, Vernon Howell a emporté avec lui le secret de ses pulsions sexuelles, mortelles, à l'origine de la destruction totale de vies d'enfants et d'adultes. Certains êtres entraînent des foules dans la charité, I'aide, le «bien» sous toutes ses formes. Ce sont des êtres dits «charismatiques» qui disposent d'une force exceptionnelle de communication et de persuasion. La pulsion qui les anime trouve son épanouissement dans la vie. La même pulsion, chez d'autres, tout aussi charismatiques, s'épanouit dans la folie et la mort. L'humain moyen a bien du mal à s'y retrouver, parfois.