Représailles n 195 agents de la Caisse de sécurité sociale viennent d'être traduits en justice dans ce que le ministre a qualifié d'«opération mains propres». «Le nouveau Code du travail permettra de réduire le taux de chômage jusqu'à 10% à l'horizon 2009 (…) La modernisation de la sécurité sociale est la priorité des priorités (…). Inculquer la culture du générique aux citoyens.» Tels sont les chantiers annoncés ou rappelés par Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, invité du forum de l'Entv, hier. Assailli par les questions des journalistes, le ministre a martelé que l'ère des postes d'emploi permanents est désormais révolue, «cela permettra une plus grande flexibilité dans les relations du travail, elle-même génératrice d'emplois et donc une baisse sensible du taux du chômage». Le ministre ne dit pas cependant si cette flexibilité va engendrer, comme le redoutent certains, la précarité de l'emploi et son corollaire, l'érosion éternelle du pouvoir d'achat. Pour ce qui est du sensible dossier de l'augmentation des salaires, Tayeb Louh dira que le sujet sera abordé lors de la tripartite de septembre prochain. Un rendez-vous durant lequel sera décortiquée aussi «l'épineuse problématique de la fonction publique appelée à faire l'objet d'une réforme profonde». Questionné sur le sort de l'opération «logements Fnpos», lancée en grande pompe, il y a presque une année, et dont on ne voit pas l'issue, le ministre insistera sur un fait : «Il ne faut pas se leurrer. Ce ne sont que 4 000 logements contre des centaines de milliers de demandes et ce n'est pas ce chiffre qui va régler le problème du logement» avant de préconiser que le Fnpos va revenir à sa première vocation, celle qui consiste à «aider le travailleur par l'octroi de crédits». La modernisation de la Sécurité sociale passe, elle, selon le ministre, d'abord par le lancement, à partir de 2007, de la carte magnétique avec un seul numéro à l'échelle nationale et ce à l'effet d'assurer «une meilleure prestation des services et un meilleur contrôle». Cinq wilayas pilotes sont retenues dans un premier temps avant que l'opération ne soit élargie progressivement aux autres régions du pays. Coût total de l'opération : 16 millions d'euros. Le ministre a également évoqué le cas des 195 agents de la caisse de sécurité sociale traduits en justice dans ce qu'il a qualifié d'«opération mains propres», «pas pour jeter les gens en prison mais pour instaurer un certain civisme et une certaine culture». L'inspection du travail étant le socle de la réforme, le ministre rappellera que son département a sorti la grosse artillerie pour un travail méthodique sur le terrain : 1,7 milliard de dinars et une logistique impressionnante. En termes de résultats, le ministre dira que la lutte contre la non-déclaration des travailleurs a baissé de 41% en 1998 à 31% en 2004.