Hommage n L'association Machaâl El-Chahid a honoré, à l'occasion de la Journée de l'étudiant, Saïd Aït-Messaoudène, l'un des pionniers de l'aviation militaire nationale. La cérémonie a eu lieu, hier, au Centre national el-moudjahid après une conférence sur «La formation lors de la Guerre de libération» à laquelle ont assisté d'anciens moudjahids, dont l'ex-ministre des Moudjahidine, M. Chihoub, et des membres de l'association embarqués, le temps d'une matinée, pour un voyage dans le temps, où l'émotion et les témoignages forts les replongeaient dans cette phase cruciale de l'histoire du pays. Mohamed Tahar Bouzghoub, Baghdadi Chaïchi, Hocine Sennoussi, les représentants de l'aviation algérienne établirent à cette occasion un plan de vol original, survolant les faits historiques, les plus brumeux. Au fil des témoignages et de l'altitude, l'horizon historique apparaît net. L'assistance hypnotisée, les yeux braqués, sur cette page d'histoire des premiers pilotes algériens formés dans de prestigieuses écoles d'Egypte, de Syrie, d'Irak, de Chine et d'URSS. Des pays qui ont, chacun à sa manière, nourri la Révolution algérienne. M. Hachaïchi, qui faisait partie de la première promotion de pilotes, sortie en Egypte en 1957, apporte un témoignage, sur ces « excellents, lycéens, qui avaient rejoint les rangs de la Révolution». Apportant un éclaircissement historique au cours de cette conférence, Hachaïchi déclare : «Au début, ces jeunes mouraient au champ d'honneur, sans capitaliser leur sacrifice.» C'est le Congrès de la Soummam qui, en décidant de structurer la Révolution, donne ainsi l'occasion aux jeunes de préparer l'avenir. Car, «on ne savait pas combien de temps durera la Révolution», explique-t-il. Le colonel Ouamrane avait été désigné par le congrès pour la formation et l'alimentation de la Révolution en armes. Il ouvre des bureaux à Tunis et au Caire. Le bilan de la formation lors de la Guerre de libération est le suivant : 44 pilotes toutes spécialités, 11 ingénieurs aéronautiques, 6 opérateurs radars, 20 mécaniciens et 6 parachutistes. Un encadrement qui avait permis de lancer une véritable armée de l'air, selon un des témoins, «A l'indépendance, notre armée de l'air avait un effectif supérieur aux Marocains et aux Tunisiens réunis.» Des vérités historiques furent abordées par les animateurs, comme celle relative à la Syrie, premier pays arabe à former les pilotes, «Après le refus de l'Egypte au début de les former», ce sont les Chinois qui «nous ont permis de nous former dans l'aviation moderne, notamment avec les MIG». A la fin de la rencontre, le P-DG D'El-Moudjahid et l'ex-ministre des Moudjahidine ont remis un prix symbolique au principal concerné Saïd Aït-Messaoudène. Ému, luttant contre la maladie, il lance à l'assistance : «On n'a fait que notre devoir.» Aït-Messaoudène avait occupé plusieurs hautes responsabilités : premier directeur d'Air Algérie, ministre de la Santé, des Postes, vice-président du Parlement.