Cérémonie n Le 59e Festival de Cannes a été ouvert mercredi soir par l'acteur américain Sidney Poitier. «C'est un privilège indicible d'accueillir la génération actuelle du cinéma, celle d'aujourd'hui et de demain, a déclaré Sidney Poitier, 79 ans.» «Mesdames et Messieurs, c'est avec un grand respect que je déclare ouvert le 59e Festival de Cannes», a ajouté l'acteur américain, vainqueur d'un Oscar en 1963. Auparavant la cérémonie avait été menée de main de maître par Vincent Cassel. «La maîtresse de cérémonie c'est moi», a lancé, hilare, l'acteur, premier homme à investir l'habit de maître de cérémonie. «Ce festival est pour moi un symbole de mixité», a lancé l'acteur, tout de blanc vêtu, de la cravate jusqu'au pantalon. Outre en français, Vincent Cassel a souhaité la bienvenue en anglais, en arabe, en chinois et dans une langue africaine. Il a ensuite présenté les membres du jury qui décerneront cette année la prestigieuse Palme d'or, dont Monica Bellucci, sa femme, et bien sûr le président du jury, le Chinois de Hongkong, Wong Kar-wai. Après un «bonsoir» lancé en français, ce dernier, les yeux cachés dernière ses traditionnelles lunettes noires, s'est exprimé en chinois : «Je représente non seulement moi-même, mais aussi tous les cinéastes de Chine», a-t-il dit. «Nous nous reverrons tous ici dans onze jours», a-t-il ajouté. Ce 59e Festival, dont le palmarès sera proclamé le 28 mai, a été ouvert par la projection, hors compétition, d'un Da Vinci Code éreinté par une bonne partie des critiques qui l'avaient découvert la veille. Les critiques ont été cinglantes à l'issue d'une première projection de presse à laquelle avaient accouru mardi soir près de 2 000 journalistes. Il a été accueilli par un silence glacial, des sifflets et des rires lors de cette première. Pour le quotidien Variety, institution d'Hollywood, «le metteur en scène Ron Howard et le scénariste Akiva Goldsman ont comploté pour retirer tout plaisir du mélodrame, donnant au public un film bavard». La «bible» de la capitale américaine du cinéma prédit néanmoins que «l'énorme attente du public dans le monde entier va provoquer des résultats explosifs au box-office». Le film, sorti mercredi en France puis dans le reste du monde à partir de jeudi, s'appuie, comme le roman, sur la thèse selon laquelle Jésus et Marie-Madeleine auraient conçu une descendance, perpétuée jusqu'à ce jour, une vérité que l'Eglise aurait tenté d'étouffer depuis deux millénaires, recourant aujourd'hui pour cela à l'Opus Dei. Des Philippines au Pérou, de nombreux dignitaires religieux ont vivement condamné ce roman. Cette polémique, ajoutée à une intense campagne de promotion, a fait du Da Vinci Code un des films les plus attendus de l'année.