Résumé de la 10e partie n Haarmann passe aux aveux. Il reconnaît avoir tué plusieurs jeunes, les avoir découpés et avoir vendu leur chair comme de la viande de boucherie. Hans Grans, le compagnon de Haarmann est arrêté au début du mois de juillet. Il crie aussitôt son innocence. — J'ignorais ce que faisait Fritz de ses recrues ! —Tout le monde sait que tu vivais avec lui ! — Quand il venait avec un garçon, je m'en allais, pour lui laisser la place ! Je ne revenais que le lendemain, quand il était parti ! — Parti... Tu ignorais donc ce qu'il en faisait ? — Oui ! — Et les bassines pleines de morceaux de viande ? — Je savais que Fritz faisait du trafic de viande... Je croyais, comme tout le monde, qu'il la ramenait de quelque part... Mais personne ne veut le croire : même s'il n'a pas participé aux meurtres, il était sûrement au courant de ce que faisait son ami... Et de la chair humaine, il en a mangé, comme tous les autres ! Le procès des deux hommes se tient au cours du mois de décembre 1924. C'est, en Allemagne une période d'élection et l'opposition ne manque pas d'exploiter l'affaire, pour dénoncer l'incompétence de la police. Les juges, eux, vont éviter d'évoquer les rapports de la police avec Haarmann : son passé d'indicateur ne jouera donc pas en sa faveur ! Quand au cours du procès, il tentera d'évoquer ses liens avec la police, le juge l'arrêtera sans ménagement : — Venez-en aux faits ! Il refait donc ses aveux, devant une cour et un public horrifiés. — J'attirais les jeunes gens dans ma chambre, j'avais des relations sexuelles avec eux, puis je les tuais... Et comme avec les policiers, il explique son geste : — On me demandait tout le temps de la viande, il fallait que je m'en procure... C'est le seul moyen que j'avais à ma disposition... — Vous deviez savoir que ce que vous faisiez est mal. — Oui, mais je vous l'ai dit, il fallait de la viande ! Sur ses relations avec les victimes, Haarmann donne des détails. — Je ne les tuais pas toutes à la première rencontre... J'en gardais certaines quelques jours... Puis, le désir de les étrangler me prenait, je ne pouvais pas résister ! Ses mains se mettent à trembler. Sans doute revivait-il les scènes au cours desquelles il étouffait ses victimes. — Je passe la nuit à leurs côtés, ce n'est qu'au matin, après avoir pris une tasse de café, que je me mettais au travail... Ce «travail» – dépeçage des corps — il le décrira dans le moindre détail, plongeant l'assistance, médusée, dans l'horreur... (à suivre...)