L'auteur de la loi sur l'immigration choisie, vivement dénoncée en Afrique, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur français, est à Bamako pour déminer la situation et proposer un dialogue sur cette question. Outre la question de l'immigration, le co-développement et la politique africaine de la France figurent, également, au programme des rencontres entre Sarkozy et les autorités maliennes et béninoises. Selon les autorités françaises, seront également examinées l'aide que peut apporter la France au contrôle aux frontières terrestres par où s'effectue, désormais, l'immigration clandestine, les déplacements aériens étant très surveillés, ainsi que l'aide à la restructuration de l'état-civil jugé très déficient. Le projet de loi pour une immigration «choisie», plutôt qu'une immigration «subie», a été adopté, hier, mercredi, par les députés français. Ce texte, qui durcit les conditions d'entrée et de séjour en France et propose des cartes temporaires de «compétences et talents» aux diplômés des pays en voie de développement, a été fermement dénoncé par le président sénégalais Abdoulaye Wade. «Le Sénégal consacre 40 % de son budget à l'éducation. On forme des cadres pour développer l'économie française ! Je vais vous envoyer la facture pour que vous me remboursiez l'argent que j'ai dépensé. Je proteste contre ce système», a affirmé M. Wade. Au Mali et au Bénin, les réactions ont également été très critiques envers la loi sur l'immigration. «Un raciste dans nos murs», titrait ainsi le quotidien malien Info-Matin tandis que les députés maliens qualifiaient de «pure provocation» la visite de Sarkozy.