Hippique n Tous les samedis certains poulains élevés au Maghreb sont présents et se font remarquer dans les courses organisées à l'hippodrome Antar-Ibn-Cheddad d'Es-Sénia. Ce centre accueille une soixantaine de pur-sang arabes dont la renommée trouve son origine dans la poésie arabe de la Djahilia ou encore dans le terroir maghrébin et populaire, puisque les meddahine et autres artistes ont chanté la beauté, la loyauté, le courage et la fidélité du pur-sang arabe. Pour développer le parc équin oranais, 50 juments pur-sang anglaises ont été importées ces dernières années et ont donné naissance à six poulains, aujourd'hui répertoriés sous le label des «nés et élevés au Maghreb». Le responsable du centre équestre d'Es-Sénia réfute la thèse selon laquelle les races importées n'arrivent pas à s'adapter au climat algérien. «Des professionnels du secteur ont obtenu des résultats tangibles. Les chevaux importés ont besoin d'un délai de trois mois pour s'acclimater», a-t-il précisé. Parler du cheval à Oran ne se limite pas à l'élevage, aux courses hippiques et aux paris. Il existe aussi, dans la capitale de l'Ouest, un marché florissant qui a dépassé le cadre du négoce traditionnel qui s'effectuait au niveau des écuries Ghanem (Kouri Ghanem) à M'dina J'dida. Jadis, le cheval était proposé aux enchères publiques, un système adopté par la ferme pour renflouer ses caisses en proposant ses chevaux à des prix variant entre 5 000 et 10 000 DA, mais ce système n'a pas duré longtemps. Jugée non fiable cette expérience a poussé les responsables de la ferme à mettre sur pied une commission de vente. Composée d'un vétérinaire et de représentants des services agricoles, elle propose les chevaux aux agriculteurs à des prix pouvant atteindre les 100 000 DA. Cette somme est considérée «faible» par rapport aux charges qu'induit l'élevage d'un cheval. La ferme a vendu, entre 2003 et 2004, une vingtaine de chevaux. Ces opérations de vente, organisées annuellement, ont permis de découvrir l'intérêt que portent aux équidés les agriculteurs. Ces derniers exigent les documents sur lesquels sont portés les caractéritisques du cheval, les vaccins qu'il a reçus, son ascendance et tous les autres renseignements. «Pour développer ce secteur, il faudrait réfléchir à l'élaboration d'une stratégie qui comporte une redéfinition de l'activité, et de ses perspectives», soulignent les connaisseurs et professionnels de l'élevage équin. La nécessité de mettre sur pied des concours portant sur la robe et le port du cheval est également souhaitée par ces spécialistes qui soutiennent que c'est à cette seule condition que le cheval racé sera préservé en Algérie.