Théâtre n La générale de Madame Derbouka et Essi El-Macho a eu lieu hier à la salle Ibn-Zeydoun. Mohamed Badawi, connu beaucoup plus pour être journaliste, expérimente, après s'être essayé à la littérature, (il est l'auteur d'un recueil de nouvelles 9 mois paru aux éditions Chihab), un autre genre d'écriture : le théâtre. Sa pièce, Madame Derbouka et Essi El Macho, interprétée par Nibel et Abdelkrim Benkharfallah, alias Krimo, met en scène un couple ordinaire qui ne cesse de dévoiler les personnalités étonnantes de la femme et de l'homme qui le forme. «Les deux sont ancrés dans le texte», explique-t-il. «Je mets en scène le rapport homme/femme, un rapport que je dépeins avec humour, c'est donc une comédie», explique Mohamed Badawi, auteur et metteur en scène. Nibel joue la femme au foyer, soumise seulement en apparence, mais qui sait défendre sa féminité et ses droits d'une manière tantôt féroce, tantôt tendre, tantôt machiavélique. Krimo incarne l'homme. Il est de nature macho et sarcastique lorsqu'il le faut, mais il sait néanmoins opérer les replis tactiques face aux offensives impétueuses de sa femme avant de contre-attaquer en retournant, contre elle, ses propres armes. Et dans ce tête-à-tête fortement disputé, c'est l'amour sulfureux qui l'emporte. La pièce n'est pas un exercice amenant l'esprit à réfléchir sur une réalité ou encore un discours exprimant en filigrane une réaction affichée à l'encontre d'une mentalité ou d'une attitude. C'est plutôt une comédie à la limite du sketch (qui peut plaire ou pas) dont l'unique souci est d'amuser et de faire rire l'assistance. C'est une pièce divertissante abondant d'humour et qui dans un style désopilant traite de scènes classiques de la vie quotidienne de couple, plusieurs fois évoquées et jouées dans différents sketchs, où la femme essaye de défendre ses droits et l'homme tente de la raisonner en lui expliquant que chacun doit assumer son rôle spécifique dans la vie de famille. «C'est un théâtre populaire», explique Mohamed Badawi. Et d'ajouter : «Le public a perdu l'habitude de voir ce genre de théâtre, un théâtre qu'on ne fait plus. J'ai donc voulu le relancer.» Écrite en deux mois, Madame Derbouka et Essi El-Macho est le résultat de «l'observation minutieuse» par son auteur «des moindres faits et gestes de la société» qui apparaissent «insignifiants et parfois absurdes afin de leur donner une dimension universelle», a expliqué l'auteur. Mohamed Badawi est journaliste de profession. Il expérimente le théâtre parce qu'il en est imprégné. «Le théâtre est une forme d'expression qui est en moi. J'adore le théâtre, car il s'agit d'un contact direct avec le public. En plus, c'est un défi pour moi, et j'ai décidé, à travers cette pièce de le relever», confie-t-il.