Fait n Un général des parachutistes a tiré sur la fresque romaine lorsque le général De Gaulle a déclaré «l'Algérie algérienne». C'est lors d'une réunion, à hôtel Saint George, du cabinet militaire de l'armée française que, pris de rage à l'annonce de «l'Algérie algérienne» par le général de Gaulle, le chef des parachutistes de l'époque, le général Salan, a tiré plusieurs coups de feu sur la fresque romaine accrochée au mur d'une des salles. Une fresque datant du XIIe siècle avant Jésus-Christ, récupérée dans la région de Cherchell, dans les années 1950. Les impacts de balles sont toujours visibles malgré les travaux de restauration. La salle est aujourd'hui baptisée El-Djenina. Elle sert à des conférences et des séminaires, des dîners officiels ou encore des dîners privés pour une clientèle de marque, qui veut passer inaperçue. Elle est même équipée d'un écran. Cette salle a abrité plusieurs grands événements médiatisés, telle la remise du chèque au gagnant du pari sportif, des cérémonies officielles. Des personnalités passent par cette salle pour un «pot d'accueil» avant de se rendre dans les autres salles. La salle El-Djenina donne sur le jardin qui permet d'accéder au parking sans passer par la réception. A l'origine, c'était le salon de lecture du Dey d'Alger, au XVIIe siècle. Cette partie nord de l'hôtel, la plus vieille, est turque. On reconnaît le style hispano-mauresque de l'époque. A l'origine, il n'y avait que le salon, le patio, deux chambres à l'étage. Les murs sont décorés de mosaïques très anciennes dont les dessins témoignent des origines et des fonctions des bâtisseurs : des corsaires turcs qui conquirent le littoral algérois. Certaines faïences sont à l'effigie de Lord Saint George ; des verrières ramenées de Venise ornent le toit et les fenêtres de cette vieille partie de l'hôtel. Des clients, experts dans le domaine, séjournant à l'hôtel, les ont reconnus. Après 1830, le Dey fut exproprié. Vers 1889, Guy Yocha, architecte et maire d'Alger, racheta ce palais pour en faire un hôtel. Il construira l'hôtel sur la résidence : le salon, la salle des banquets et un petit salon pour la restauration, les cuisines étaient au niveau de l'actuelle réception, et une centaine de chambres a été rajoutée. Pendant la période britannique, la résidence était réservée à la noblesse, comtes et comtesses, ducs et duchesses de la Cour d'Angleterre, qui venaient y passer l'hiver. Ils arrivaient en automne pour passer tout l'hiver puis repartaient au printemps. Après, l'hôtel a été ouvert au public français d'une certaine classe sociale. En 1924, Guy Yocha construisit une deuxième aile, du côté de la piscine, avec 80 autres chambres. Entre 1942 et 1943, l'hôtel a été le poste opérationnel des forces alliées. Le général Eisenhower y avait élu domicile avec son état-major pour préparer le débarquement en Normandie. Ses bureaux étaient installés au niveau du salon des ambassadeurs, où une plaque dorée indique l'événement, et dans la salle des banquets, alors que leurs appartements étaient au premier étage. Les trois chambres qu'occupaient Eisenhower, les généraux Haïk et Stomberg, situées côte à côte, la 1101, 1105 et 1107 portent également des plaques à leurs noms. L'hôtel est devenu, avec le temps, un lieu de pèlerinage.