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Suspense
Le démon du passé (51e partie)
Publié dans Info Soir le 29 - 05 - 2006

Résumé de la 50e partie n Pat passe une journée avec Abigail, durant laquelle elle assiste à toutes ses entrevues et à son intervention au Sénat. Son admiration pour la sénatrice grandit…
Pat s'attacha spécialement à observer Claire Lawrence. Le sénateur junior de l'Ohio portait un ensemble en tricot bleu marine qui épousait confortablement sa grande taille. Des cheveux courts poivre et sel, naturellement ondulés, adoucissaient les contours anguleux de son visage. Pat remarqua le plaisir spontané avec lequel ses collègues l'accueillaient, l'éclat de rire qui suivait ses salutations à voix basse. Claire Lawrence était extrêmement appréciée ; sa vivacité d'esprit lui permettait d'écarter les points épineux sans faire de concession sur l'essentiel.
Dans son carnet, Pat nota humour et souligna le mot. Abigail donnait à juste titre une impression de sérieux, d'intensité. On pourrait inclure dans l'émission quelques moments divertissants intelligemment placés.
Une sonnerie longue et insistante annonça l'ouverture de la séance. Le sénateur senior de l'Arkansas présidait à la place du vice-président, souffrant. Après quelques brèves généralités, le président du bureau électoral donna la parole au sénateur de Virginie.
Abigail se leva et, sans la moindre trace de nervosité, ajusta ses lunettes à monture bleue. Ses cheveux étaient retenus en un simple chignon qui rehaussait la délicatesse de son profil et de son cou.
«Deux des paroles les plus connues de la Bible, commença-t-elle, sont ”Le Seigneur donne et le Seigneur reprend. Béni soit le nom du Seigneur.” Au cours de ces dernières années, notre administration, d'une manière exagérée et irréfléchie, a donné sans compter et repris sans mesure. Mais il en est peu qui bénissent son nom.
«Tout citoyen responsable admettra, j'en suis persuadée, qu'une réforme générale des programmes d'aide sociale était nécessaire. Mais à présent, il est temps d'examiner ce que nous avons fait. Je prétends que la chirurgie a été trop radicale, les réductions trop drastiques. Je soutiens que le moment est venu de rétablir nombre de programmes essentiels. L'aide sociale, par définition, implique ”avoir un droit à”. Personne dans cette auguste assemblée ne contestera que tout individu dans ce pays a le droit légitime de se loger et de se nourrir...»
Abigail était un orateur de tout premier ordre. Son discours avait été soigneusement préparé, parfaitement documenté, suffisamment étayé d'anecdotes pour retenir l'attention de ces professionnels.
Elle parla pendant une heure et dix minutes. Les applaudissements furent nourris et sincères. Lorsque la séance fut levée, Pat vit le chef de la majorité se précipiter pour la féliciter.
Pat attendit avec Philip que le sénateur pût échapper à ses collègues et aux auditeurs qui se pressaient autour d'elle. Ils regagnèrent ensemble le bureau. (à suivre...)


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