Ils ont entre 5 et 16 ans et ont élu domicile dans la rue pour diverses raisons, notamment conflits familiaux ou agressions souvent sexuelles. 61 % d'entre eux vivent de mendicité, 15 % de vols, 2 % de … prostitution. Un enfant de la rue sur deux présente des dermatoses et des infections respiratoires, et consomme des psychotropes (diluants, colles), révèle une enquête nationale sur les enfants de la rue réalisée par l'Observatoire des Droits de l'enfant (ODE). Les résultats de l'enquête, effectuée entre mars et mai 2006 et qui a concerné trois grandes wilayas du Nord (Alger, Oran, Annaba) et une région de l'extrême sud (Tamanrasset), montrent aussi que la moitié seulement des enfants concernés par l'étude consulte un médecin. L'échantillon ciblé a porté sur 189 enfants, dont 132 garçons représentant 70% de l'effectif total, et 57 filles. Leur âge va de 10 à 16 ans dans 60% des cas et de 5 à 10ans dans 23 % des cas. En outre, 17% des enfants âgés de moins de 5 ans sont accompagnés par leur mère et/ou leur père ou un parent (frère...). Les résultats de l'enquête montrent aussi que 33% des enfants n'ont jamais été scolarisés, 54% ont le niveau primaire et 13% ont un niveau moyen. Côté filiation, 71% des enfants ont encore leurs parents, 17% sont orphelins, 41% ont plus de 5 frères et sœurs et 44% d'entre eux ont rompu tout contact avec leurs parents. Parallèlement à ces données, 60% des enfants passent la nuit dans la rue ou dans les jardins publics, 29% sous des tentes ou dans des baraques de fortune et 6% squattent les gares routières, selon l'enquête. 61% des enfants vivent de mendicité, 15% de vols, 2% de prostitution et, en revanche, 20% d'entre eux «affirment vivre de l'argent de leur travail». Pour 36% des enfants, les conflits de famille sont la principale raison du choix de la rue, 13% à la suite d'agressions (surtout sexuelles) et 51% en raison de la pauvreté. Toutefois, 63% des enfants regrettent les foyers familiaux et 57% veulent aller dans un foyer de substitution contre 20% qui refusent d'y aller alors que 23% ne se prononcent pas. Sur leurs perspectives, 10% aspirent à être médecins, 14 % veulent émigrer, 14% devenir commerçants, 5% ingénieurs, 4% enseignants, 2% policiers, 5% coiffeurs, 4% chanteurs, 4% footballeurs et 4% pêcheurs, selon l'enquête.