Depuis l'époque du fabuleux Hugo Sanchez, pas un seul joueur mexicain n'a réussi à percer à l'étranger, si ce n'est Rafael Márquez. Tantôt défenseur central, tantôt milieu récupérateur, l'élégant Barcelonais s'est fondu avec aisance dans le moule du football espagnol, au point de devenir l'un des piliers d'une équipe qui a su concilier jeu bien léché et victoires stupéfiantes. Technicien irréprochable et relanceur appliqué, Márquez sait garder la tête froide lorsqu'il s'agit d'écarter le danger. Meneur et technicien, polyvalent, Marquez est tout ça à la fois, mais il est plus encore. Remarqué - et très vite sollicité - par l'AS Monaco lors de la Coupe des Confédérations de la Fifa, Mexique-1999, le jeune Márquez, 19 ans à peine, a accepté sans hésiter l'offre princière. Le succès du jeune homme a été fulgurant. Il s'est d'abord affirmé comme titulaire, avant de remporter le titre de champion de France, pour sa première saison avec le Monaco des Fabien Barthez, Thierry Henry ou David Trezeguet. La suite a été à l'avenant. Ce défenseur de devoir n'a pas eu à regretter son choix puisqu'il passe du statut de jeune espoir à celui de pièce maîtresse de la sélection mexicaine. Il était donc logique que Javier Aguirre lui confie le brassard de capitaine pour la Coupe du monde de la Fifa, Corée/Japon- 2002, un honneur qu'il n'a partagé, à ce jour, qu'avec Oswaldo Sánchez, le gardien mexicain. Mature, en pleine confiance et capable d'assurer le spectacle, Márquez tutoie aujourd'hui les sommets, comme en témoigne son premier titre de champion d'Espagne, acquis la saison dernière avec la machine à gagner catalane. De là à confirmer avec le Mexique son statut de leader inspiré, il n'y a qu'un pas, qu'il espère franchir en Allemagne.