Paroles n Yasmina Khadra estime qu'il existe deux catégories d'auteurs algériens, ceux qui publient à l'étranger et particulièrement en France et les autres qui le font en Algérie. L'écrivain Mohamed Mouleshoul, alias Yasmina Khadra, a estimé, mercredi, à Mostaganem, que «la littérature était d'abord générosité et qu'elle ne peut avancer sans la générosité des autres», au cours d'un débat littéraire sur son œuvre. Répondant à tout un chapelet de questions formulées par un parterre d'enseignants universitaires, quelques étudiants et lecteurs de ses écrits, l'auteur de L'attentat et des Hirondelles de Kaboul a qualifié «l'écrivain de trophée dont l'Algérie avait grandement besoin». Interrogé sur le récent cheminement et le succès de certains auteurs algériens et d'une manière générale maghrébins, Yasmina Khadra a retenu que «la gloire, malgré l'impact retentissant de l'œuvre de ces écrivains, restait toujours de connotation occidentale (...). Quand quelqu'un émerge dans le champ littéraire d'expression française, il en devient simplement héritier», a-t-il notamment souligné. «Yasmina Khadra, dans son récit sur la tragédie nationale», a été un thème largement abordé durant ce débat par les enseignants de l'école doctorale de français qui l'ont organisé et devant lesquels s'exprimait l'écrivain. Pour lui, il existe deux catégories d'auteurs algériens, ceux qui publient à l'étranger et particulièrement en France et les autres qui le font en Algérie. Selon lui, les premiers «n'ont pas besoin pour intéresser de s'exprimer en termes expiatoires ni d'essayer d'attendrir les autres sur le sort des autres». «Ils doivent, au contraire, avoir la foi en ce qu'ils écrivent et faire preuve d'assurance», a martelé le père de «l'inspecteur Lobb» avant de s'élever contre les auteurs algériens qui, selon lui, «se laissent berner et amadouer par certains milieux médiatiques car s'estimant orphelins chez eux et deviennent en fait ainsi objet de manipulation». Parlant encore de Yasmina Khadra, l'invité de l'université de Mostaganem, a confié qu'il écrivait «de manière imagée», et qu'il est «en communion avec le monde qui l'entoure». Dans ses commentaires et réflexions sur Les Agneaux du Seigneur et A quoi rêvent les loups, Mohamed Mouleshoul a observé que «les jeunes ont besoin de s'identifier aux gens qui ont réussi» et qu'à travers ses écrits, il s'acharne «à récupérer le monde qui lui a été confisqué».