Cette question épineuse relève de l'éthique médicale, mais elle est également assujettie à des paramètres psychologiques et humains, d'où sa complexité. Hier, Algériens et étrangers s'y sont penchés lors d'une rencontre. Les différents experts ayant pris part à ce colloque organisé, hier mercredi, à Blida, ont été unanimes à affirmer que la vérité est un acte de moralité. Elle doit être dite, mais il faut choisir le moment et les mots qui l'accompagnent et éviter de dire «la vérité qui tue» pour laisser l'espoir au malade. La communication entre le médecin et son patient, notamment, celui atteint d'une maladie incurable est l'autre volet, largement, développé par les participants à cette rencontre qui ont tenté d'apporter quelques éléments de réponses aux diverses questions liées à la vérité sur le diagnostic et le pronostic et à la relation complexe entre le médecin et le malade. Le débat et les différentes communications prononcées, lors de cette journée, ont permis d'apporter quelques éléments de réponse pour définir le rapport complexe entre le médecin et son patient, un rapport sous-tendu par un contrat tacite basé sur certains droits fondamentaux que sont le secret professionnel et le droit à l'information. Selon le professeur Saâri du centre anticancéreux de Blida, «le droit à l'information du malade, reconnu par la loi et le code de déontologie, joue un rôle central dans cette problématique». Ce rôle, a-t-il poursuivi, porte sur l'état de santé du patient (diagnostic et pronostic), mais aussi sur les examens et le traitement proposés. Selon lui, le droit à l'information est essentiel, le médecin doit respecter la volonté du patient et ne peut agir qu'avec le consentement libre et éclairé de celui-ci. L'information à donner, a-t-il précisé, doit être simple, approximative, intelligible et loyale pour permettre au patient de prendre la décision qui s'impose. Abordant le volet relatif au code de déontologie, le professeur Saâri a indiqué que celui-ci donne une certaine souplesse au médecin pour donner son pronostic. Si celui-ci est grave, il peut être légitimement dissimulé au malade et quand il est fatal il ne peut, lui être révélé, a-t-il indiqué. En ce qui concerne le secret médical, celui-ci doit être respecté, selon le professeur Saâri, pour qui le fait d'informer l'entourage du malade peut s'avérer nécessaire pour la participation aux soins. La vérité, l'éthique, l'aspect psychologique ont été les autres questions débattues au cours de cette rencontre à travers des communications de haut niveau. Sur le plan psychologique, les conférenciers ont mis en évidence le rapport complexe entre le soignant et le soigné, les spécificités propres à chaque patient, sa personnalité, sa sensibilité émotionnelle, son âge, son éducation et son désir de comprendre.