Swedenborg se signale surtout par son activité scientifique. Il fonde, en 1716, la première revue scientifique suédoise et il se rend célèbre, en 1718, en inventant un dispositif qui fait passer, au cours du siège de Fredrikshald, plus de 60 km sur les terres à plusieurs embarcations, dont deux lourdes galères ! Il publie plusieurs ouvrages, dont le Prodromus principiorum rerum naturalium, où il expose les principes de la physique et de la chimie. La reine de Suède l'ennoblira et il changera son nom de Swedberg en Swedenborg. Au plan intellectuel, c'est un cartésien qui écrit qu'il est convaincu que toutes les propriétés de la matière sont fondées sur des principes mathématiques et mécaniques. Sans les formules, parce qu'il ne disposait pas encore des moyens pour le faire, il a pressenti bien des découvertes modernes comme la théorie de l'atome, la théorie ondulatoire de la lumière ou encore l'origine du système solaire... A partir de 1736, il commence à ressentir des troubles étranges : des vertiges auxquels s'ajoutent des éblouissements et une envie irrésistible de dormir. Et quand il dort, il fait des rêves étranges qu'il se met à noter. Jusque-là matérialiste convaincu, il se demande s'il ne s'était pas trompé en fondant tout sur le matériel et le mécanique. Dans son ouvrage Œconomia regni animalis, où il fait tout découler du cortex cérébral, il laisse entendre que l'esprit est ce qui compte le plus et que c'est lui qui commande tout, y compris la matière. C'est alors qu'en 1743, il reçoit une «révélation» : Dieu, selon ses dires, lui aurait ouvert les portes de l'autre monde, lui permettant de dialoguer avec les anges et les esprits.