Résumé de la 4e partie n Le mocassin vert est le seul indice qui peut mener au criminel. Beaucoup de gens ont la même pointure et peuvent acheter ce type de chaussure, mais très peu possèdent une Golf blanche et une carte bleue. L'a-t-il fait ? Il prétend que non, mais un collègue dit que oui. Preuve à l'appui, car grâce au contrôle du central téléphonique, on découvre que François a appelé de l'extérieur pour demander s'il y avait urgence ou non, et prévenir également qu'il viendrait plus tard prendre son service. Or ses heures d'absence correspondent aux témoignages déjà recueillis auprès des automobilistes. Ceux qui ont vu la jeune femme à vélo, ceux qui l'ont vue ensuite faire des signes désespérés sur le bas-côté et sans vélo. Ceux qui ont vu la Golf blanche passer sur la route et ceux qui l'ont vue s'arrêter à la hauteur de la victime... Alors François avoue. Sans grande difficulté. Et à la question du «pourquoi», il répond déjà ce qu'il répondra aux assises, deux ans plus tard : «J'étais en colère et c'était une femme.» On retrouve le vélo grâce à ses indications, mais pas le corps. Il dit l'avoir enterré dans un bois, mais ne pas se souvenir où. L'horreur, c'est le déroulement de ce meurtre en deux temps, tel qu'il le raconte. François est assis au bord de la route. Il est en larmes et sans doute attend-il déjà la jeune femme qu'il vient de croiser, lumineuse, heureuse, courbée, dans son short fuchsia, sur son vélo bleu, sa jolie tête blonde sous le soleil d'été. «J'ai vu arriver une belle jeune femme. le ne sais pas ce qui m'a pris, je me suis précipité sur elle et je lui ai serré le cou.» Elle est tombée de son vélo, il s'en souvient, elle a dû crier, mais il ne l'a pas remarqué. Elle est tombée sans connaissance, il l'a crue morte. Il n'avait pas du tout l'intention de la violer. Il était en colère, c'était une femme jeune et jolie, elle payait pour l'autre. Une sorte de pulsion qu'il traduit ainsi : «J'ai eu le sentiment d'exploser.» La croyant morte, il s'enfuit et, une fois rentré chez lui, s'aperçoit qu'il a perdu une de ses chaussures. Pris de panique, il retourne sur place pour la récupérer, non sans avoir téléphoné dans son service, au cas où il y aurait eu une urgence... Et là, une voiture le gêne, elle ralentit au niveau de la jeune femme, qu'il vient d'apercevoir accroupie, vivante... sur le bord de la route, alors qu'il l'avait laissée dans le fossé avec son vélo ! Il double la voiture, se gare, l'automobiliste témoin croit à une scène de ménage et disparaît... Alors, François prend un couteau dans sa voiture — ce couteau est là par hasard, dit-il, il fait partie d'un lot de couverts que sa mère lui a donné récemment... Le couteau à la main, il avance vers sa victime et lui tranche le cou. Il traîne le corps jusqu'à sa voiture, l'installe à l'avant et met le vélo dans son coffre. Il se débarrasse d'abord du vélo dans un canal, puis va enterrer le corps en forêt. (à suivre...)