Résumé de la 3e partie n L'enquête avance lentement. L'homme à la voiture blanche se manifeste sur les lieux du crime. Pour les gendarmes, il est le premier suspect. Le temps passe, nous sommes à la mi-octobre et ni le vélo ni le corps n'ont été retrouvés. La chaussure, un mocassin de marque, est confiée au laboratoire du Carme, à Toulouse et passée au microscope à balayage électronique. Il révèle la trace d'un numéro de fabrication. Une probabilité de dix numéros possibles, qui heureusement se résument, après vérification à l'usine qui fabrique ce genre de mocassins, à une série datant de 1989. Mais les mocassins de cette marque, de cette couleur et de cette taille, fabriqués en 1989, ont été diffusés en mille huit cents exemplaires dans quatre-vingt-cinq magasins différents, au prix conseillé de cinq cents francs et dans plusieurs pays. France, Belgique, Hollande. Il ne reste donc plus qu'à vérifier la comptabilité des quatre-vingt-cinq magasins, dans l'espoir de retrouver un paiement, non pas en espèces, ce qui ne mènerait nulle part, mais par chèque ou carte bleue. Et ce, sur une période de six mois se situant entre la date de fabrication et celle de la disparition de la jeune Anglaise. Ce n'est pas un mince travail. Si cette chaussure avait été mise en vente dans une grande surface, l'enquête aurait été impossible. C'est long, fastidieux, désespérant. Prix conseillé : cinq cents francs ; prix de vente : quatre cent quatre-vingt-dix-neuf francs, histoire de faire moins cher... il faut tout vérifier. Les acheteurs de mocassins pointure 44, pour être conformes à la recherche, doivent également être propriétaires d'une Golf blanche immatriculée dans la Somme et être âgés de vingt à trente ans. Dix, vingt, quarante magasins révèlent des acheteurs qui «ne collent pas». L'un d'eux échappe même à la méprise, voire à l'erreur judiciaire. Il a une Golf blanche immatriculée dans la Somme. Heureusement pour lui, il possède toujours sa paire complète de mocassins ! C'est en revenant une fois de plus contrôler une boutique déjà visitée que les enquêteurs obtiennent enfin un résultat. Le propriétaire ne se souvenait pas d'avoir vendu ce modèle, et c'est en vérifiant sa comptabilité de fin d'année qu'il a découvert un manque. Une paire de mocassins de cette marque-là, de cette pointure-là, manque à l'appel dans la colonne des ventes. Une. La paire figurait au stock et pas à la vente. Un oubli. C'est elle. C'est elle car l'acheteur a payé par carte bleue, une somme de quatre cent quatre-vingt-dix-neuf francs, le 27 avril 1989. Le relevé conservé par le marchand permet de vérifier au centre de cartes bleues qu'il s'agit d'un certain François X., propriétaire d'une Golf blanche immatriculée dans la Somme, domicilié dans la région, employé dans un service hospitalier et âgé de vingt-deux ans... L'interpellation sera discrète. Filature, repérage de l'individu, arrestation au centre hospitalier et première déception. Le jour de la disparition de la jeune Anglaise, l'individu travaillait. Il était de service... Mais ce service est particulier : lorsqu'il n'y a pas d'urgence, François peut parfaitement s'absenter. (à suivre...)