Résumé de la 117e partie n Pat est «congédiée» de la réception par Luther Pelham, puis par Toby, qui voit en elle une rivale d'Abigail. Mais Sam Kingsley lui promet de la rejoindre dans une heure. Pat conduisit à tombeau ouvert, en essayant de chasser de son esprit l'élan avec lequel Abigail et Sam s'étaient retrouvés, la façon dont les autres invités semblaient presque les considérer comme un couple. Il était huit heures moins le quart lorsqu'elle arriva chez elle. Se félicitant d'avoir fait cuire la dinde à tout hasard, elle se prépara un sandwich et se versa un verre de vin. La maison lui parut sombre et vide. Elle alluma les lampes dans l'entrée, la bibliothèque, la salle à manger et le salon, puis brancha les guirlandes lumineuses du sapin. La veille, le salon lui avait paru plus agréable, plus accueillant. Ce soir, pour une raison inconnue, il y régnait une atmosphère inquiétante, remplie d'ombres. Pourquoi ? Les yeux de Pat furent attirés par un brin de cheveu d'ange à peine visible sur un motif coloré du tapis. Hier, en prenant un verre de sherry avec Lila, elle croyait avoir vu une décoration avec un bout de cheveu d'ange à cet endroit même sur le tapis. Il n'y avait peut-être que le cheveu d'ange. Le poste de télévision était installé dans la bibliothèque. Elle s'y rendit avec son sandwich et son verre de vin. Le Câble du Potomac donnait des flashes d'information toutes les heures. Allaient-ils montrer Abigail à l'église ? Oui. Pat regarda sans émotion Abigail sortir de la voiture, notant le tailleur rouge qui mettait si bien en valeur son teint et ses cheveux, les yeux pleins de douceur tandis qu'elle formulait sa prière à l'intention de ceux qui ont faim. C'était la femme qu'elle avait tant admirée. Le présentateur annonça : «Par la suite, le sénateur Jennings a été interrogée sur sa photo en jeune reine de beauté parue cette semaine en couverture du National Mirror.» Une reproduction réduite de la couverture du Mirror apparut sur l'écran. «Les larmes aux yeux, le sénateur a évoqué le désir de sa mère de la voir participer à ce concours. Le Câble du Potomac souhaite au sénateur Abigail Jennings un très heureux Noël ; si sa mère connaissait sa réussite, nous sommes sûrs qu'elle serait très fière d'elle.» «Seigneur Dieu !» s'exclama Pat. D'un bond, elle se leva et éteignit la télévision. «Et Luther a le culot d'appeler ça des nouvelles ! Pas étonnant que les médias soient accusés de parti pris.» Elle se mit fiévreusement à noter les déclarations contradictoires qu'elle avait entendues tout au long de la semaine : — D'après Catherine Graney, Abigail et Willard étaient sur le point de divorcer. — Le sénateur Jennings affirme qu'elle aimait passionnément son mari. — Eleanor a volé soixante-cinq mille dollars aux fonds du sénateur Jennings. — Eleanor Brown jure qu'elle n'a pas volé cet argent. — George Graney était un pilote de premier plan ; son avion avait été soigneusement révisé avant le décollage. — Selon le sénateur Jennings, George Graney était un pilote imprudent qui utilisait un matériel de second ordre. (à suivre...)