Du spectacle, il y en aura certainement lors de ce Brésil - Ghana qui aura pour théâtre le chaudron du Westfalenstadion de Dortmund où, comme d'habitude, le jaune sera dominant. Le Borussia local, fier et adulé, laissera sa place aux artistes brésiliens, les vrais, et ceux qui viennent d'Afrique et qui ont souvent porté cette étiquette : celle de Brésiliens d'Afrique, pour leur football chatoyant et leur touche de balle purement technique. Les Brésiliens feront ainsi une sorte de pèlerinage en allant se ressourcer dans cette contrée noire qui leur rappellera leurs origines, avant de réussir le meilleur brassage au monde. Ils croiseront le Ghana, un autre porte-drapeau du football des «petits pays», aux côtés de l'Australie et de l'Equateur, qui viennent chacun de son continent où seule l'Asie est, pour une fois, absente. Après avoir raté leur entrée en matière face à l'Italie, les désormais Super Blacks Stars du Ghana ont la lourde responsabilité de porter sur le dos un continent débarrassé de tous ses autres représentants, la Tunisie étant la dernière à avoir tenté de passer le seuil du premier tour. Une dure réalité pour un continent qui recevra le plus grand rendez-vous planétaire dans quatre ans et qui espère décrocher une sixième place parmi le gotha mondial du football. Le Ghana, qui a survolé la République tchèque, donnée comme l'une des favorites du gratin européen, et éliminé les Etats-Unis quarts de finaliste en 2002, est prêt à passer le véritable test d'une Coupe du monde celui d'affronter le champion lui-même. En chair et en os. Et comme on dit, entre Brésiliens on peut se comprendre. Les envolées lyriques, les fresques exotiques et les gestes techniques, ils en connaissent un bout. Si les Ghanéens sont capables de renouveler leur performance du premier tour, même sans leur leader Michael Essien, mardi contre la Seleçao comme ils l'ont déjà fait dans le passé dans les compétitions de jeunes, ils marqueront leur Mondial à jamais. Cela ne sera pas facile face à un adversaire enfin sorti de sa réserve et capable d'une partition incroyable : deux fautes seulement en quatre-vingt-dix minutes et quelques poussières. Se mesurer donc au Brésil, il n'y avait que ça pour se faire une idée sur les progrès de l'Afrique.