Résumé de la 41e partie n En janvier 1969, Stanislas, jugé coupable de sept meurtres, de six tentatives de meurtres et de nombreuses agressions sexuelles, est condamné à la peine capitale. Nous finirons cette longue galerie de vampires modernes par l'évocation de quelques vampires américains. Dans ce pays, les «buveurs de sang» sont nombreux et la presse en signale régulièrement : détraqués ou excentriques cherchant à se faire de la publicité, ils sont devenus si banals que le public ne s'intéresse plus beaucoup à eux. Quelques émules de Dracula ont cependant défrayé, ces dernières années, la chronique. C'est l'histoire de deux d'entre eux que nous allons raconter. Richard Trenton Chase, surnommé «le Vampire de Sacramento» par la presse, est né en 1950 à Sacramento. La région de la Grande Vallée, sur le revers occidental du Pacifique, connaissait, depuis le début du XXe siècle, un grand développement. L'aménagement de grands ouvrages hydrauliques a permis de développer l'agriculture, notamment la culture du riz, du coton et des agrumes, et l'industrie a connu un grand essor, attirant des milliers d'ouvriers, faisant littéralement exploser les populations de villes telles que Napa, San José et surtout Sacramento. La famille de Richard Chase n'est pas pauvre, mais elle n'est pas riche non plus : les revenus du père suffisent à nourrir la famille et instruire les enfants, mais le problème des Chase n'est pas un problème d'argent. C'est plutôt un problème de relations, le père et la mère se disputant sans cesse. Si le père est plus ou moins équilibré, la mère souffre de paranoïa, à la limite de la folie. Elle croit, en effet, que son mari cherche à l'empoisonner et tente par tous les moyens de se protéger et de protéger ses enfants. «Votre père veut nous tuer ! il ne faut rien accepter de lui !», répète-t-elle sans cesse. Et le petit Richard, au début sceptique, finit par se ranger de son côté et croire que son père veut réellement attenter aux jours de sa mère. «C'est un monstre, répète toujours la mère. Si un jour vous me retrouvez morte, sachez que c'est lui qui m'a tuée !» La mère est bien entendu possessive, manipulatrice et très agressive, ce qui va marquer profondément le jeune garçon. Son père a beau lui répéter que sa mère est folle et qu'il ne faut pas l'écouter, il développe, lui aussi, des tendances paranoïaques et se méfie de tout le monde. Résultat : il n'aura aucun ami, même pas un camarade à qui se confier. Toute son enfance, il la passe dans la solitude, entre une mère possessive et un père très violent. Ses résultats scolaires s'en ressentent : c'est un élève médiocre et, de l'avis de ses enseignants, renfermé sur lui-même. Pas question de le faire parler ou écrire ce qu'il ressent. Il est encore jeune quand il est exclu de l'école. Toujours seul, il erre dans les rues de la ville ou se rend, quand l'occasion se présente, à la campagne, pour voir les animaux. (à suivre...)