Contrairement à ce qui était prévu, le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays de l'Union européenne n'a pas augmenté avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association le 1er septembre dernier. Bien au contraire, il a connu une légère baisse. «Aussi bien les importations que les exportations n'ont pas connu de frémissement durant ces dix derniers mois malgré les avantages accordés aux opérateurs économiques par l'accord d'association», dira, à ce propos, le directeur général d'Algex, M. Bennini. A titre d'illustration, et selon des statistiques rendues publiques par le Centre national d'informatique et de statistiques (Cnis) qui dépend de la direction générale des Douanes, les importations algériennes d'origine européenne ont été de l'ordre de 1,943 milliard de dollars durant les mois de janvier et février de l'année en cours contre 1,975 milliard de dollars pour la même période de 2005. Dans le même temps, les exportations chinoises vers notre pays ont connu un véritable boom. Cette situation, le premier responsable d'Algex l'explique par la «nature» du marché national : «C'est un marché à bas prix, ce qui fait que les importateurs préfèrent importer de Chine et de Turquie à des prix défiant toute concurrence que d'importer de France ou d'Allemagne à des prix relativement trop élevés.» S'agissant du volume des exportations hors hydrocarbures vers les pays de l'Union européenne, il reste toujours insignifiant malgré l'entrée en application de l'accord d'association. Et pour cause : «Les opérateurs économiques nationaux n'ont pas de traditions d'exportation. Et puis, pour exporter, il faut déjà s'imposer au niveau national», note M. Bennini.