A propos de poltergeist, on cite le témoignage du psychanalyste suisse Carl-Gustav Jung qui rapporte, dans son ouvrage Ma vie, souvenirs, rêves et pensées, une anecdote très édifiante. Rappelons que Jung a été le disciple de Freud, mais qu'il s'opposait à lui sur plusieurs points, notamment sur la question de la place à accorder à l'inconscient. Ils s'opposaient aussi sur d'autres sujets comme l'occultisme. Freud sollicite une entrevue avec Jung pour discuter des sujets qui les divisaient et tenter de trouver un terrain d'entente. La rencontre a lieu en 1909, à Vienne, dans la maison de Freud. Ce dernier tenait à s'accorder avec son disciple, mais il apparaissait clairement que ce serait l'entrevue de la dernière chance. La discussion, d'abord courtoise, s'anime rapidement et devient houleuse. Les deux hommes se fâchent, chacun campant sur ses positions, refusant de faire des concessions à l'autre. Voilà comment Jung décrit l'atmosphère : «Je voulais connaître les opinions de Freud sur la précognition et la parapsychologie en général. Quand j'allais le voir, chez lui, à Vienne, je lui demandais ce qu'il en pensait. Fidèle à son préjugé matérialiste, il repoussa tout ce complexe de questions, n'y voyant que sottise : il se réclamait d'un positivisme tellement superficiel que j'eus peine à me retenir de lui répondre avec trop de causticité.» En fait, ainsi que l'écrira plus tard Freud, Jung va dire des choses désagréables à son maître, qui ne se privera pas de lui répondre !