Conséquences n L'élimination du Brésil en quarts de finale du Mondial-2006 après trois finales de rang, va conduire la Seleçao à une révolution interne. Complexe de supériorité ? Sans aucun doute. Le Brésil, champion du monde en titre et quintuple vainqueur de la Coupe du monde – un record –, a trop cru en sa classe pure, trop répété que son football et ses joueurs étaient les meilleurs de la planète, qu'il avait l'expérience pour gagner. C'est peut-être vrai en théorie, mais la réalité a, une nouvelle fois, prouvé qu'en football, il faut être humble. Ironie de l'histoire, le Brésil a chuté contre le seul adversaire qu'il respectait vraiment, la France. Si on ne peut mettre en doute les compétences de Carlos Alberto Parreira, vainqueur du Mondial-94 avec une équipe bien moins talentueuse, on est tout de même surpris par le peu d'entraînements tactiques opérés par le sélectionneur en Allemagne. Hormis une séance d'une vingtaine de minutes au camp de base de Bergisch Gladbach, le Brésil n'a, en effet, jamais procédé à des réglages tactiques à l'entraînement, de l'arrivée en Allemagne jusqu'au quart de finale contre la France, se contentant de jeux favorisant l'adresse. «Ce n'est pas le moment, avait expliqué Parreira il y a trois jours. On a fait ça (des entraînements et de la mise en place tactique) en Suisse (avant le Mondial) et pendant les éliminatoires. Là, il s'agit de garder les joueurs en forme sans les fatiguer.» L'ambitieux et courageux pari du «carré magique» (Ronaldinho-Kaka-Ronaldo-Adriano) n'ayant pas fonctionné, la révolution tactique contre la France (sortie d'Adriano au profit de Juninho) était justifiée, mais il aurait sans doute fallu la préparer plus en amont pour présenter une machine mieux huilée et ne pas compter que sur le talent. «Il ne suffit pas d'aligner une équipe pour gagner», résumait Dunga, l'ancien champion du monde 1994, il y a quelques semaines. Autre ironie du sort : Parreira, qui n'aura pas réussi à amener le Brésil à un deuxième titre avec un schéma plus offensif, devrait passer la main à un entraîneur qui a eu Zinédine Zidane sous ses ordres au Real Madrid et qui avait voulu le resituer dans l'axe pour lui donner les clés des Merengue. Luxemburgo, qui avait quitté la Seleçao par la petite porte après une sombre histoire de corruption dénoncée par une ancienne maîtresse, devrait la retrouver en espérant, cette fois, sortir du prochain Mondial par la grande.