Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège d'El-Moudjahid, maître Azzi a annoncé la création du Forum national pour le débat et la concertation autour de la révision de la Constitution. Composé de 19 membres fondateurs, le forum est ouvert à toutes les catégories sociales. Maître Azzi, avocat à la cour d'Alger et néanmoins président de la cellule d'aides juridiques à la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, a été le premier à ouvrir les débats en déclarant que «la révision de la Constitution est incontournable en vue de consolider la stabilité de l'Etat, d'autant que le pays retrouve la paix et la sécurité». Selon le conférencier, la Constitution de 96 a été adaptée à une période où notre pays traversait une crise sans précédent. Elle comporte des lacunes et des carences. C'est pourquoi l'amender est une manière de protéger les institutions de l'Etat. ? ce propos, Me Khababa a reproché à la Constitution actuelle, comme l'a déjà fait Bouteflika, d'entretenir la dualité entre les pouvoirs juridiques, exécutifs et législatifs. «La nouvelle Constitution doit définir clairement les prérogatives des institutions de l'Etat pour en finir avec l'anarchie», a-t-il déclaré. A titre d'exemple, Me Khebaba a souligné qu'actuellement, le gouvernement est représenté par le Président et le Chef du gouvernement. Idem pour le Parlement qui se compose de deux chambres (APN, Sénat). Interrogé sur le choix entre le régime présidentiel, où le premier magistrat du pays aura entre ses mains tous les pouvoirs essentiels, et le régime parlementaire où les partis politiques peuvent accéder au pouvoir, Me Azzi a plaidé pour le régime présidentiel. «Pour nous, les partis politiques ne sont pas aptes à gouverner, le régime présidentiel est beaucoup plus conforme aux mentalités et réalités algériennes.» Les conférenciers ont fait savoir que les services de la présidence possèdent plusieurs moutures concernant la révision de la Constitution. Celle émanant du FLN, celle proposée par des ex-ministres et cadres. «Le Forum est un espace pour débattre avec toutes les parties concernées, les changements qui s'imposent, d'autant qu'il n'y a pas de mouture fin prête», a-il conclu.