Résumé de la 12e partie n Une hypothèse assimile l'Atlantide de Platon à Tartessos, contrée de l'Andalousie où s'épanouit, au cours du premier millénaire avant J.-C., une brillante civilisation. Il ne s'agit pas d'une île mais d'une région côtière, à l'embouchure – ancienne ou moderne — du Guadalquivir. Après avoir longtemps commercé avec Tartessos, les Phéniciens, lors d'une guerre sans doute, l'ont prise en 553 et l'ont détruite, la faisant disparaître de la carte du monde antique, ne laissant que son souvenir. Les archéologues allemands, parmi les lesquels les professeurs Schulten, Jessen, Herman et Hennig, ont particulièrement défendu cette hypothèse et entrepris, au début du XXe siècle, des recherches. En comparant le texte de Platon avec les découvertes faites à Tartessos, le professeur Jessen établit un parallèle entre l'Atlantide et la ville andalouse. L'Atlantide, comme Tartessos, était située au-delà des colonnes d'Hercule, aujourd'hui le détroit de Gibraltar. Certes, Tartessos n'est pas une île, mais c'était un gros port commercial et le Guadalquivir possédait un vaste réseau de canaux navigables à l'époque. L'Atlantide est un pays riche en minerais, Tartessos, elle, possédait, avec la Sierra Morena, les plus riches gisements de minerai de l'Antiquité. Selon Platon, l'Atlantide était gouvernée par des lois anciennes, édictées huit mille ans avant son époque. Starbon écrit que les habitants de Tartessos étaient les plus civilisés de la péninsule ibérique et qu'ils possédaient des livres anciens remontant à sept mille ans ! D'importants vestiges ont été retrouvés sur le site supposé de Tartessos, notamment des restes de maisons, mais on pense que d'autres vestiges sont, peut-être, recouverts par la mer. Une archéologue américaine, E. M. Wishaw, auteur du livre Atlantide en Andalousie, pense que les ruines de Tartessos se trouvent sous la ville actuelle de Séville. D'autres vestiges sont à rechercher dans les mines de cuivre du Rio Tinto, dont l'exploitation remonte à près de 10 000 ans. Alors que les savants allemands croyaient que Tartessos était l'Atlantide, ou plutôt la ville qui avait alimenté le mythe de l'Atlantide, l'archéologue américaine pense, elle, que Tartessos n'était qu'une colonie de l'Atlantide. Elle formule l'hypothèse que les Atlantes étaient un peuple africain, les Libyens, c'est-à-dire les habitants antiques du Maghreb, qui se rendaient de l'Atlantide à l'Andalousie pour acheter de l'or, de l'argent et du cuivre et qui finirent par se souder avec les Tartéssiens, créant une nouvelle race, très évoluée, que l'archéologue appelle «race» (disons plutôt culture) libyo-tartessienne. Parmi les preuves des origines communes de cette culture, il y a l'écriture. En comparant les inscriptions retrouvées à Tartessos et des échantillons d'écriture berbère ancienne, figurant dans les peintures rupestres du Sahara, Wishaw a retrouvé beaucoup de similitudes dans la forme des caractères. En fait, il s'agit plus de symboles que de caractères d'écriture et les symboles géométriques peuvent présenter des ressemblances d'une région à une autre, sans qu'il y ait forcément rapport. La piste du Maghreb a été reprise par d'autres auteurs. A suivre