Brahim parle dans son talkie-walkie tout en gesticulant. Il lance un SOS à l'adresse des gardes-côtes car non loin de la plage, une demi-douzaine de jet-skis vont et viennent à la vitesse de l'éclair, collectionnant les plus folles et les plus dangereuses acrobaties. «Rahoum darou hala», lance Brahim à son interlocuteur. Son SOS lancé, il se dirige à grandes enjambées vers l'embarcation semi-rigide qui est sur la plage, communément appelée Zodiac, avant d'allumer le moteur Toyota et d'aller à la chasse des intrus encombrants tout en exhortant les baigneurs à ne pas s'aventurer au large. Ce professionnel, qui travaille à Palm-Beach depuis 15 ans, n'use pas de force ni de mots acerbes pour remettre de l'ordre et contraindre les jet-skieurs à aller fanfaronner au-delà des balises placées pour la circonstance. Brahim, en fin diplomate, rapproche son Zodiac de chaque jet-ski et prie les amateurs à l'audace mal placée de s'éloigner en toute gentillesse de la zone réservée aux baigneurs. Sa recette a apparemment porté ses fruits car après seulement quelques secondes de mises en garde, la plage redevient normale et le danger complètement écarté. «Les jet-skis sont nos ennemis. Si on les laisse entrer dans les périmètres réservés aux baigneurs, il faut s'attendre au pire. C'est pour cette raison que lorsque nous sommes face à ce genre d'intrus, nous faisons fréquemment appel aux gardes-côtes. Si nous nous avons le rôle de la surveillance, eux, ils ont l'autorité pour les arrêter. Donc à chacun ses prérogatives», explique le surveillant en chef.