Résumé de la 3e partie n Gros Guillaume n'hésite pas à verser dans l'illégalité pour obtenir l'argent dont il a tant besoin. Il prend en otage un employé de banque et demande une rançon à son employeur. Guillaume, qui a toujours quelques journées de sommeil en retard, emmène alors Jean-Michel, son otage, vers une cabane de chantier perdue dans les bois. C'est là qu'il a l'intention de le garder, endormi par le café drogué, jusqu'à l'issue heureuse de son plan machiavélique. Ensuite, Guillaume remboursera le prêt qu'on lui a consenti, réglera quelques dettes puis s'envolera vers un pays d'Afrique d'où on ne pourra pas l'extrader et où ses compétences lui permettront sans doute de refaire sa vie... Le rêve. M. P. garde son sang-froid et marche devant Guillaume dans le petit sentier. Il ne connaîtra jamais la fin de l'histoire car, soudain, Gros Guillaume, l'honnête père de famille, abruti par des années de travail et le manque de sommeil «disjoncte» et lui tire une balle en pleine nuque comme, dira-t-il, dans un «trou noir». Jean-Michel s'écroule. Gros Guillaume se «réveille» alors, prend conscience de l'horreur de son acte, remarque que sa victime, agonisante, bouge encore et tire une seconde balle dans le crâne du fondé de pouvoir... «afin de ne pas laisser souffrir un homme blessé». Mais cela ne fait pas entrer l'argent dans sa caisse. Une fois parvenu au bout de l'horreur, Guillaume se dit que tout cela ne rime à rien si, au bout du compte, il ne parvient pas à récupérer l'argent. Il téléphone à la banque pour avertir qu'une lettre très importante est arrivée dans leur courrier. Qu'on s'empresse de l'ouvrir, de la lire, d'obéir aux ordres donnés. Il se rend même au rendez-vous fixé. Personne, pas d'argent, pas d'émissaire. Et pour cause, la lettre n'a pas encore été ouverte par le service du courrier. Malgré le besoin qui l'envahit de plus en plus, Gros Guillaume, de plus en plus nerveux, transpirant à grosses gouttes, n'ayant pas vraiment prévu le nouveau déroulement de son plan, rappelle dès le lendemain la banque pour savoir où l'on en est... On lui demande des nouvelles de l'otage. «Il ne peut pas entendre», dit Guillaume avec un ricanement qui va peser lourd dans la balance de la justice. Il s'attarde, dans une demi-inconscience, au bout du fil, pressentant qu'il prend des risques mais, tout à la fois, pressé d'en finir, même avec les menottes aux mains. C'est en effet ainsi que se termine l'affaire car la banque, une fois la lettre ouverte, s'est empressée d'avertir la police qui n'a pas de mal à «loger» la cabine téléphonique publique d'où Guillaume dicte ses dernières instructions hésitantes. C'est là qu'on l'arrête, titubant de sommeil mais bizarrement soulagé. Au procès, ce gros homme de cent trente kilos, à la moustache grise de bon père de famille, ne parvient pas à expliquer pourquoi il a logé une balle dans la tête de son otage qui marchait devant lui, les mains dans les poches. Une sorte de trou noir, de vertige. Il a maintenant dix-huit ans devant lui pour sortir de ce trou noir qui l'a transformé en assassin et pour rattraper toutes ces nuits sans sommeil. Véronique, elle, n'a même pas paru au procès où son témoignage aurait sans doute été bien utile pour expliquer le rôle qu'elle a joué dans l'affaire... Une personne très «négative» qui empêchait vraiment Gros Guillaume de dormir quand il en aurait eu tant besoin pour mettre ses affaires en ordre...