Rendez-vous n La 4e édition du Salon national du cuir s'est tenue dernièrement au palais des arts et de la culture Zeddour-Brahim-Belkacem. L'occasion de permettre aux artisans du secteur de montrer l'étendue de leur savoir-faire et de prouver qu'ils restent les fidèles gardiens d'un art et d'un patrimoine qu'il faut aujourd'hui préserver. Leur production orne aussi bien les chevaux de course, de fantasia que de trait. Les rares selliers encore en activité à travers le territoire national sont des artisans qu'on n'hésite pas à inviter à l'occasion des différents salons des produits de l'artisanat. C'est un art consommé, hérité des ancêtres. Il a accompagné l'homme arabe durant ses chevauchées à travers le temps, l'histoire et les contrées. Le confort du cavalier éperonnant sa monture, tant pour les courses que pour les voyages, a constitué l'élément qui a permis l'essor de la sellerie. Cet art a inspiré de nombreux poètes et écrivains arabes. Dans ce cadre, on citera La Selle de Abou Obeîda et La Selle et l'étrier d'Abou Douraïd, qui ont constitué, à travers le temps, des œuvres de référence pour les selliers. Ce produit traditionnel a également inspiré nombre d'artistes, plasticiens et poètes, qui ont peint ou chanté la beauté de la selle, son port, la finesse de sa broderie ou encore son confort. Les Oranais gardent encore en mémoire la chanson d'Ahmed Wahbi, Serredj ya fares elletam écrite par le barde du melhoun Mostefa Benbrahim. Même si le temps a fini par réduire l'intérêt accordé à la sellerie, des familles algériennes continuent de gagner leur vie en fabriquant des produits que se disputent les haras et les cavaliers. Cette activité artisanale est encore bien implantée dans plusieurs régions d'Algérie telles que Tiaret, Djelfa ou encore Ghardaïa. La 4e édition du salon du cuir a servi de vitrine à l'artisan sellier Ameur Benhaffaf, de la région de Ouled Naïl (wilaya de Djelfa), qui a exposé une selle qu'il a restaurée et redécorée. «C'est un modèle datant de plus d'un siècle que j'ai restauré. Il faut parfois plus de trois jours pour broder finement une selle, dont le coût de fabrication peut atteindre parfois 90 000 DA», a-t-il indiqué. Cet artisan, informaticien de formation, est versé dans le domaine de la sellerie depuis plus de 16 ans et ne se contente pas uniquement de la restauration des selles. Il dessine et fabrique des modèles selon les goûts et les convenances des cavaliers. «Je fabrique également tous les accessoires nécessaires au cheval comme les étriers, les éperons, les fers. Mon souci est de rendre confortable au cavalier la monte du cheval, sa cavalcade ou sa parade à l'occasion des fantasias», a-t-il dit avant d'appeler à l'ouverture de sections de sellerie dans les Centres de formation professionnelle et d'apprentissage.